Grogne des policiers : à Grenoble, "on ne va pas couper la colère des policiers avec une prime"

A Grenoble, comme dans de nombreux commissariats en France, les policiers sont appelés par leurs principaux syndicats à n'intervenir qu'en cas d'urgence ce mercredi 19 décembre 2018. Ils se disent éreintés après la crise des gilets jaunes et réclament plus de moyens.

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Le syndicat Alliance police nationale appelait, ce mercredi 19 décembre 2018, à une "journée noire". Epuisés par plusieurs semaines de crise avec le mouvement des gilets jaunes, les policiers crient leur ras-le-bol et dénoncent le manque de moyens. 

Certains l'appellent "l'acte 1" de la mobilisation policière, en référence aux manifestations des gilets jaunes qui ont marqué ces dernières semaines. La grogne couvait déjà depuis plusieurs mois mais cette fois, après plusieurs week-ends de manifestations parfois violentes, ils se disent "épuisés". Ce mercredi, les fonctionnaires sont appelés à ne sortir des commissariats qu'en cas "d'urgence absolue".

Même la prime de 300 euros, annoncée par le ministre de l'Intérieur pour tous les policiers et gendarmes engagés sur les manifestations des gilets jaunes, ne semble pas devoir éteindre leur colère : "On est pas là pour faire l'aumône" explique Philippe Lepagnol, secrétaire adjoint du syndicat Alliance police nationale en Isère. "Ce qu'on demande, c'est de la reconnaissance et de pouvoir faire notre travail dans de bonnes conditions. On ne va pas couper la colère des policiers avec une prime".

Confronté à sa première crise en interne depuis son  arrivée il y a deux mois à Beauvau, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a reçu hier soir, mardi 18 décembre 2018, les trois organisations syndicales représentatives chez les gardiens de la paix : Alliance, Unité-SGP-FO et Unsa-Police. Après trois heures de discussions, celles-ci ont été suspendues et reprendront ce mercredi, ont annoncé les syndicats.

A Grenoble, le manque d'effectifs est régulièrement dénoncé : "En août dernier, on avait dénoncé une situation catastrophique de la délinquance avec un manque d'effectifs" détaille Philippe Lepagnol. "Il manquait 33 effectifs, on a eu un renfort d'une vingtaine d'effectifs mais on est toujours en dessous".

Voir l'interview complète de Philippe Lepagnol. Il est interrogé par Fabrice Liégard et Loïc Blache.
 


L'une de nos équipes a rencontré l'un de ces policiers qui revendiquent de meilleures conditions de travail. Sur certaines interventions, il a l'impression de mettre sa vie en danger. Il songe aujourd'hui à changer de métier.

Voici son témoignage, au micro de Daniel Despin et Gilles Ragris.
 
 

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