Un chirurgien professeur d'université depuis 17 ans au CHU de Grenoble a démissionné et porté plainte pour harcèlement. Il témoigne de la désorganisation et de la souffrance engendrée alors que la direction de l'hôpital est convoquée ce vendredi 5 janvier par la ministre de la santé.
Un chirurgien professeur d'université depuis 17 ans au CHU de Grenoble a démissionné en 2014 et porté plainte pour harcèlement en janvier 2017.
Il dénonce la désorganisation au CHU, la souffrance au travail et les répercutions sur les patients.
C'est l'un des premiers lanceurs d'alerte sur la situation au CHU.
Il a choisi de s'exprimer alors que la direction de l'hôpital est convoquée ce vendredi 5 janvier 2018 par la ministre de la santé qui doit remettre les conclusions d'un rapport qu'elle a réclamé sur les dysfonctionnements de l'hôpital.
désorganisation, souffrance, violences verbales
Il a senti le vent tourner au début des années 2010. Les coupes budgétaires, la nécessité d'optimiser les moyens humains et techniques.
Cette rationalisation de l'organisation s'est heurtée, selon le chirurgien, " à une conception ancienne de l'organisation avec des mandarins, ces médecins tout puissants qui ne prenaient pas en compte les exigences du terrain ". Ce qui a conduit à des tensions et des violences verbales. Et petit à petit, la situation s'est dégradée par manque d'organisation.
Le médecin a alerté son chef de service, les représentants médicaux et la médecine du travail dès 2012. Mais selon lui, rien n'a bougé.
En 2014, le chirurgien a fini par démissionner. Il travaille aujourd'hui dans une structure semi privée.
Ce témoignage est rendu public alors que la direction du CHU est convoquée aujourd'hui par la ministre de la santé Agnès Buzyn qui a demandé un rapport sur les cas de harcèlement dans l'établissement grenoblois.
Le malaise au CHU a eu d'autres conséquences. En novembre dernier, un neurochirurgien pédiatrique a s'est suicidé dans l'un des blocs opératoires de l'hôpital.
Par ailleurs, deux pédiatres en souffrance professionnelle sont en arrêt de travail.