Les habitants de Jarrie ont été confinés pendant près de deux heures ce matin après une explosion sur le site Arkema, une usine classée Seveso « seuil haut ». Ils racontent à France 3 Alpes, comment ils ont vécu cette matinée.
Ce jeudi en début de matinée, un incendie d’origine électrique se déclare à l’usine Arkema, à Jarrie, à quelques kilomètres à peine de Grenoble.
Les habitants dans un périmètre d’un kilomètre confinés
Manon Rouby habite le quartier en face de l’usine d’où provient l’explosion : "On a entendu plusieurs explosions et on a ressenti un souffle jusque dans la maison, on a entendu les sirènes. On a mis un moment à avoir les indications de ce qu’il fallait faire ou ne pas faire, s’il fallait rester confiné ou pas."
Un dispositif de sécurité est très vite mis en place par les services de l’état. Car l’usine, classée Seveso "seuil haut", renferme de très nombreux produits chimiques. Un risque toxique est donc envisagé.
La mairie de Jarrie déclenche alors son Plan particulier d’intervention. Confinés chez eux, les habitants s’imaginent le pire : "On a tous eu très peur", témoigne Sophie Ortiz, une autre habitante de Jarrie. Avant d'ajouter "J’ai fermé les fenêtres, j’ai fermé les volets, et au bout d’une petite demi-heure, j’ai eu l’impression que mes yeux commençaient à piquer. Donc j’ai mouillé des torchons et j’ai appliqué ça sur les trous d’aérations et sous le petit passage de la porte d’entrée également."
À proximité de l’usine, deux écoles, le collège Le Clos Jouvin et l'école élémentaire Victor Pignat sont elles aussi confinées : "On a vu un dégagement de fumée sur l’usine Arkema, donc je suis tout de suite allée prendre le téléphone rouge pour appeler Arkema. Par mesure de précaution, nous avons préféré confiner les enfants. On les a occupés avec des caisses de jeux, des crayons, des feuilles. Eux n’étaient pas stressés", témoigne la directrice de l’école élémentaire Victor Pignat. "On a l’impression d’avoir soutenu tout le monde. Il fallait rassurer les parents et en même temps s’occuper des enfants qui sont là et nous, on ne peut pas se permettre de leur montrer notre stress. Il a fallu gérer les enfants et les parents et c’est après coup que l’on se sent épuisé".
Plus de peur que de mal
Au final, l'incendie est rapidement contenu par les moyens internes de l'usine. Très vite, ils sont rejoints par 83 sapeurs-pompiers et les équipes spécialisées du SDIS 38. A 10h30, les services de secours écarte tout risque toxique.
Le Plan particulier d’intervention est levé 2h après la première explosion, à 10h40 : les routes sont rouvertes, les habitants peuvent de nouveau sortir et les écoles proches de l’usine peuvent déconfiner.
"Cette usine en bas de chez nous, on la voit tous les jours sans vraiment penser aux produits qu’il y a à l’intérieur, on a l’impression que c’est sécurisé, qu’il n'y a aucun risque, ça fait partie de l’environnement, on n’a pas vraiment conscience du danger jusqu’au jour où l’on entend la grosse explosion", conclut Sophie, l’habitante de Jarrie.
Plus de peur que de mal pour les habitants aux alentours, car selon les dernières informations communiquées par la préfecture de l’Isère, "l'incident n’a occasionné aucune victime, aucun déversement de produit ou pollution et aucune toxicité n'a été relevée".