Il y a 20 ans, le 26 décembre 2004, un immeuble de quatre étages fut soufflé par une explosion au gaz au 12 rue de la Martre à Mulhouse. Dix-sept corps ont été retirés des décombres. Samedi 21 décembre en fin de matinée, les familles, mais aussi quelques riverains et des élus se retrouvent pour une cérémonie devant la stèle érigée pour commémorer ce drame.
L'émotion est toujours palpable. Même 20 ans après. Christophe Ernst a des sanglots dans la voix lorsqu'il évoque ce moment fatidique, où il apprend le décès de ses parents, mais aussi de sa sœur, son beau-frère et leurs enfants. "La blessure est toujours là", dit-il. C'était un 26 décembre, au lendemain de Noël, et pour les proches, cette date ne sera plus jamais festive. Ce samedi 21 décembre 2024, les familles, des riverains et des élus se sont rassemblés pour une cérémonie en hommage aux victimes.
Il était 17h03, précisément, ce 26 décembre 2004 lorsque l'immeuble qui se trouvait au 12 rue de la Martre a été réduit à néant. La déflagration a été ressentie dans toute la ville. "C'est comme si une bombe avait explosé" témoigne Jean-Pierre Moppert dont le beau-frère figure parmi les victimes. Dix-sept personnes tuées, l'une des explosions les plus meurtrières de France.
Car très rapidement l’hypothèse d’une fuite de gaz est évoquée, mais face au désespoir des proches, Gaz de France nie toute responsabilité. Pourtant, l'enquête démontrera très vite que le drame a été causé par la rupture d'une canalisation en fonte grise, un matériau déjà à l'origine d'un accident similaire en 1999 à Dijon, et pour lequel le gazier avait été condamné.
Plus jamais ça ?
Finalement, au terme d'un procès hors norme, 15 jours d'audience, 128 parties civiles, Gaz de France est condamnée à 232 000 euros d'amende. En revanche, aucun dirigeant n'aura été personnellement mis en cause pour avoir décidé de freiner le programme de remplacement des fontes grises malgré les risques encourus.
Face au sentiment de ne pas avoir été entendu, l'Association des victimes de la rue de la Martre à Muhouse voit le jour, et se bat pour le remplacement de toutes les conduites en fonte grise. C'est chose faite en 2007, mais l'association regrette cependant que rien ne soit fait pour engager la responsabilité pénale des élus et des décideurs en cas de faute avérée ou de manquement avéré à la prudence.