Le mois d'octobre a été le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1945. Conséquences, chez nos maraîchers, les fruits et les légumes d'automne arrivent à maturité plus vite et ne sont plus en phase avec les attentes des consommateurs. C'est toute l'activité qui s'en trouve bouleversée. Exemple à Saint-Quentin-en-Isère.
Le mois d’octobre est le plus chaud jamais mesuré en France, une température moyenne de 17,2° et le département de l’Isère ne fait pas exception. D’autant que ces douces températures n’ont pas faibli pour la Toussaint. Une météo qui n’est pas sans conséquences, notamment sur les cultures. Pour les maraîchers du coin, il faut alors revoir toute leur organisation. C’est le cas de Jérôme Bouilloud, installé à Saint-Quentin-sur-Isère, il avait pourtant retardé de quelques semaines ses plantations sous serre. Mais cela n’a pas suffi. La chaleur d'octobre a boosté ses légumes comme au plus beau jour du printemps. Sa mâche, par exemple, est déjà prête pour la récolte : "Là, elle commence à monter, explique le maraîcher, c’est la première fois que je voie ça en 20 ans d’installation ici. Normalement, ça arrive en mars, même avril quand il se met à refaire chaud.
Dans les jardins de St-Quentin, tout a poussé trop vite le mois dernier. Les courges sont XXL. Les choux-fleurs trop précoces. Quant aux épinards, ils n'ont pu être ramassés à temps. Et de toute façon, il ne s’écoulerait pas. Car du côté du magasin, les clients sont restés à l'heure d'été.
Les consommateurs à la recherche de produits d'été
"Les courgettes, les tomates, c'est ce qu'on vend le plus en ce moment alors que normalement, ce serait plus les légumes d'hiver comme les poireaux ou les carottes. Le stock s'accumule, mais on arrive quand même à les mettre dans les magasins et les faire partir sur les marchés", confie Lisa vendeuse dans le magasin.
Conserver ce qui reste, c'est bien là le casse-tête. Il y a quelques années, Jérôme a fait le choix d'utiliser moins d'agents conservateurs et investi dans des frigos, tous désormais pleins à craquer : "Les consommateurs veulent de moins en moins de produits sur les légumes, ce qui est normal, mais après du côté énergétique, on se pose toujours la question de si on a fait les bons choix et finalement c'est une éternelle remise en question".
Les rendements exceptionnels vont permettre d'absorber la hausse des coûts de production. Ici, le prix des produits n'augmentera donc pas.