En Isère, les soignants de Grenoble et de Voiron sont appelés à observer une minute de silence tous les vendredis afin de dénoncer "la mort programmée de l’hôpital public". Une initiative organisée dans plusieurs villes en France.
"Si l’hôpital public s’écroule, c’est la société qui s’écroule" prévient Sophie Michallet, infirmière et membre du CIHU, le Collectif Inter Hôpitaux-Urgences de Grenoble qui coordonne cette nouvelle action en Isère.
Chaque vendredi, à 14h30, une minute de silence est observée par les soignants qui le souhaitent. Si l’initiative existe déjà au niveau national, ce vendredi 14 janvier, le rendez-vous est donné à Grenoble, au niveau du parvis Belledonne et à Voiron, devant l’entrée principale du nouvel hôpital.
"Puisque la direction, l’ARS, le ministère et le gouvernement sont sourds et aveugles face à la situation catastrophique de l’hôpital public et du système de santé, provoquons-les par notre silence et une pause d’une minute dans nos tâches" peut-on lire dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
"La colère monte de plus en plus"
"On ne sait plus quoi faire pour être entendus" regrette l’infirmière, avant d’ajouter : "cela fait trois ans que l’on réclame plus de moyens humains et matériels au sein de l’hôpital et notamment à Grenoble".
La crise sanitaire a épuisé tout le monde dans des équipes qui étaient déjà en grande souffrance. Les soignants craquent, s’en vont de l’hôpital ou quittent leurs fonctions.
Sophie Michallet, infirmière et membre du CIH-U
Interpeller la population
Par le biais de cette minute de silence, les soignants veulent également interpeller les citoyens.
L’hôpital public est le socle du système de santé qui permet à tous d’être soigné.
Sophie Michallet, infirmière et membre du CIH-U.
Avant de conclure : "les élections présidentielles arrivent et il faut que cette situation soit au cœur du débat".