Depuis la pandémie de Covid-19, la précarité des jeunes et des étudiants ne cesse d’augmenter. Pour tenter de pallier cette situation, le Secours populaire a mis en place une collecte de produits de première nécessite au lycée Marie-Curie d’Échirolles (Isère).
Produits d’hygiènes, vêtements, denrées alimentaires... La collecte bat son plein au lycée Marie-Curie d’Échirolles (Isère). Organisée par le Secours populaire de la ville, elle vise à venir en aide aux lycéens et aux étudiants en situation de grande précarité. En quelques années, la situation des jeunes s’est considérablement détériorée et ils sont de plus en plus nombreux à avoir besoin de ce type d’actions pour vivre correctement.
De plus en plus de jeunes en difficulté
Selon l’association Linkee, qui apporte une aide alimentaire aux étudiants, un tiers des personnes en études supérieures sont obligées de sauter plusieurs repas dans leur semaine pour des questions financières. Une situation que constate aussi le syndicat l’Union étudiante à Grenoble, où le nombre de jeunes présents lors de leurs distributions alimentaires se multiplie.
“Aujourd’hui, on a près de 500 étudiants qui viennent chercher des colis alimentaires toutes les deux semaines. L'année dernière, on était entre 200 et 300. On est obligé de refuser des étudiants parce que les stocks ne suffisent pas", témoigne Camille Pagiras, présidente du syndicat.
Cette situation est aussi très visible au lycée Marie-Curie, où les plus jeunes sont aussi touchés par la précarité. Dans cet établissement d’Échirolles, au moins 80 familles sont dans une situation financière difficile, selon le directeur. C’est aussi pour ça que Dahlia Sahraoui, élève de terminale, est bénévole au Secours populaire : “En tant qu’étudiant, on sait que ça peut être compliqué d'acheter un paquet de pâtes ou même une brosse à dents et un dentifrice”.
"Comment peut-on tolérer une situation pareille ?"
Aujourd’hui, le profil de ces jeunes et de ces familles en difficultés est divers et varié. Mineurs isolés, familles monoparentales, étudiants juste en dessous du seuil nécessaire pour être boursier, etc. Ils sont très nombreux à ne pas pouvoir étudier sereinement et à s’inquiéter de leurs revenus.
Une réalité qui révolte Philippe Girard, responsable du Secours populaire au comité d’Échirolles : "Aujourd’hui, il y a de plus en plus de personnes dans la précarité, c’est assez inquiétant. Comment on peut tolérer une situation pareille ? Cette jeunesse, c'est elle qui va faire la France de demain", s’emporte-t-il.
Alors qu’ils sont là pour étudier, essayer de se cultiver, comment peut-on les laisser comme ça, ne pas avoir assez à manger ? C’est vraiment intolérable. La précarité engendre l’échec scolaire.
Philippe GirardResponsable du Secours populaire au comité d’Echirolles
Pour pallier ces difficultés, de plus en plus d’associations développent des collectes de ce type et distribuent des colis alimentaires. De son côté, le syndicat étudiant grenoblois espère aussi que les choses changent, réclamant notamment le retour du repas à 1 euro dans les restaurants universitaires, le rehaussement des plafonds de bourse et la construction de logements Crous. Quant à la collecte au lycée Marie Curie, le Secours populaire sera présent sur place jusqu'au samedi 16 novembre 2024.