Le « One polar planet summit » débute aujourd’hui à Paris, et se poursuit jusqu’au 10 novembre. À cette occasion, une centaine de personnalités de tous bords- auteurs, glaciologues, scientifiques, sportifs- lancent un appel pour préserver les glaciers.
D’une même voix, ils crient l’urgence de venir au secours des glaciers. "Il faut rappeler ce à quoi servent les glaciers" martèle la glaciologue Heïdi Sevestre, entre deux conférences au One polar planet summit. "Ce n’est pas simplement un paysage privilégié pour le tourisme, ou un terrain pour creuser de nouvelles pistes de ski, c’est aussi et surtout une ressource essentielle pour le vivant, pour le cycle de l’eau, donc pour la préservation de l’espèce humaine".
Et c’est l’objet du premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles. Pendant 4 jours, des experts informent, débattent, et réfléchissent ensemble pour sauver les glaciers, victimes du réchauffement climatique et de l’exploitation touristiques.
Un appel est lancé sur internet ; les mots sont alarmistes, car désormais le temps est compté ; tous les scientifiques ou presque s’accordent à le dire.
Selon une étude publiée en janvier 2023 dans la revue Science, si la température globale de la planète augmente de 4°C d’ici 2100, 83% de ces étendues de glace disparaîtront.
L’accord de Paris s’est fixé l’ambitieux objectif d’une limitation de 1.5°C de la planète, sur ce même laps de temps. Mais, même si par miracle cet objectif était atteint, 49% des glaciers auront déjà fondu d’ici la fin du siècle.
Il s’agit donc, aujourd’hui de limiter les dégâts et surtout d’éveiller les consciences, de rappeler l’importance de ces surfaces glaciaires, bien éloignées de nous géographiquement, et pourtant omniprésente dans notre quotidien. "Grâce à leur couleur blanche ou très claire, les glaciers renvoient le rayonnement solaire en direction de l’espace. Ils nous permettent donc de protéger naturellement la Terre de la chaleur du soleil, et de maintenir un climat vivable" explique Heïdi Sevestre. Ce ne sont pas les seules vertus de ces géants de glace. "Ce sont les plus grands châteaux d’eau de la planète. Pendant l’été, lorsqu’ils fondent avec les températures, ils créent de l’eau douce. C’est cette même eau qu’on utilise pour produire de l’énergie, pour irriguer nos champs, ou encore refroidir nos centrales nucléaires. Cette eau est au cœur de l’écosystème" ajoute la glaciologue.
Pour joindre l’action aux déclarations, les cosignataires de cet appel énoncent quatre mesures à mettre d’urgence en application : créer une personnalité juridique pour les glaciers, interdire les aménagements sur ces zones, établir un nouveau programme éducatif pour sensibiliser dès le plus jeune âge aux enjeux climatiques, enfin, assurer une protection des écosystèmes postglaciaire.
Une pétition est mise en ligne pour concrétiser ces mesures. En seulement une semaine, plus de 25000 personnes ont signé.