Un an après l'accord de financement à 34 millions d'euros pour la rénovation de la ligne ferroviaire Grenoble-Gap, les travaux de remplacement du ballast, des traverses et des rails ont commencé sur une portion de 2 kilomètres entre Jarrie et Vif en Isère.
Le projet est enfin remis sur les rails. La ligne ferroviaire reliant Grenoble en Isère à Gap dans les Hautes-Alpes est en pleine effervescence : depuis le 2 novembre dernier, un court tronçon de 2 kilomètres de la "Ligne des Alpes," entre Jarrie et Vif, est en pleine rénovation. Le début d'une longue mue, qui doit permettre à la liaison de retrouver son lustre d'antan.
Depuis plusieurs années, la ligne fait beaucoup parler d'elle. Vétuste et délaissée, elle était menacée de fermeture car trop chère à réhabiliter. Défendue par un collectif et par des élus, sa restauration est actée par un accord de financement à 34 millions d'euros, conclu en 2019 entre l'Etat et les collectivités, notamment les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA, gestionnaires du réseau régional.
34 millions d'euros pour une centaine de kilomètres à retaper entièrement. Il faut changer "le ballast, les voies et les traverses", avance Vincent Gilard, responsable de maîtrise d'ouvrage chez SNCF Réseau. Mais doivent aussi être menés "des travaux sur les ouvrages d'art - les ponts et les tunnels - et du renouvellement de signalisation".
Fin des travaux prévue en 2023
Alors, entre Jarrie et Vif, les ouvriers et leurs machines s'activent. Sur une couche toute neuve de ballast, de nouvelles traverses en béton sont posées, avec un écartement très précis de 60 centimètres entre chaque. Par dessus, le rail neuf - chaque rail mesure 108 mètres de long - est ajusté avec précision et fixé aux traverses, avant qu'un convoi n'ajoute une deuxième couche de ballast pour la route.Retrouvez le reportage de Xavier Schmitt et Dominique Semet :Des travaux sous haute surveillance du collectif de l'Etoile ferroviaire de Veynes, qui a milité pour la sauvegarde de la seule ligne reliant les Alpes du Nord et du Sud. "On a deux vigilances", annonce Gérard Leras, membre du collectif : que "l'ensemble des travaux nécessaires soient faits", et que "la ligne aille bien jusqu'à Gap et qu'elle ne s'arrête pas quelque part, à Clelles ou à Lus". Après le tronçon périurbain Jarrie-Vif, au sud de Grenoble, le grand chantier doit s'étendre sur deux ans. La SNCF promet une réouverture de la ligne, modernisée, en 2023.