Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce lundi en début de soirée place Félix Poulat à Grenoble pour demander le retrait de la loi immigration, actuellement examinée en commission mixte paritaire.
Ce lundi 18 décembre, la journée internationale des migrants coïncidait avec le début de l’examen du projet de loi immigration en commission mixte paritaire (CMP). Près de 500 personnes se sont rassemblées à Grenoble pour manifester leur soutien aux migrants et demander le retrait du texte.
"C’est une loi contre les migrants, c’est une loi autoritaire qui ne leur donne aucune chance de s’en sortir", déplore Roseline Vachetta, du collectif d’associations Cisem (coordination iséroise de solidarité avec les étrangers et migrants).
Dans le cortège, des associations d’aides aux migrants, le Dal (Droit au logement), mais aussi de nombreux migrants, travailleurs sans papiers pour la plupart. Aminata, sans-papiers d’origine guinéenne, fait partie de ceux qui réclament un droit au travail : "C’est grâce aux associations que nous parvenons à dire ce que l’on veut et ce qui nous inquiète aujourd’hui, on veut qu’on régularise notre situation. On veut travailler."
On a des métiers que l’on veut exercer, que l’on a appris chez nous, mais qu'on nous empêche d'exercer.
Aminata, manifestanteà France 3 Alpes
"On a des familles à nourrir et on en a besoin. Pourquoi refuser le travail aux sans-papiers ? C’est absurde", se questionne Aminata. "Je suis là pour manifester contre la loi que Darmanin veut imposer contre les migrants", ajoute quant à lui Mohammed, arrivé en France en juin dernier. "Je suis là parce que ça me touche, car je suis l’un des leurs. C’est une loi qu'il veut imposer pour durcir l’immigration. Ils ne savent pas comment ça se passe sur le terrain, ils ont des papiers, eux."
Le cortège s’est réuni à 18h30 place Félix Poulat avant de s’en rendre place Notre-Dame. Des prises de paroles de membres d’associations se sont succédé. Tous demandent le retrait de la loi immigration qu’ils jugent trop répressive.
"Au-delà de notre diversité, de notre histoire, de notre style, de ce que l’on a à raconter, on est tous ensemble, sidéré par le fait que l’on propose à nouveau une loi punitive, répressive", déplore Stéphane Dezalay, le coprésident de la Cimade en Isère. "Rappelons quand même qu’il y avait qu’un seul article en faveur de l’accès aux sans-papiers sur les métiers en tension et que tout le reste de l’arsenal était répressif. On demande le retrait de ce texte qui ne veut rien dire et qui va contre l’intérêt des Français."
Les discussions reprennent ce mardi
Les travaux de la Commission mixte paritaire, arrêtés dans la nuit à minuit trente, doivent reprendre ce mardi matin à 10h30 au Palais Bourbon.
Les discussions entre la droite et le gouvernement bloquent sur la question des prestations sociales versées aux étrangers, notamment l'éventuelle suppression des APL aux personnes en situation régulière qui sont depuis moins de cinq ans sur le territoire.