La manifestation contre les violences policières et le racisme a rassemblé, ce samedi 23 septembre à Grenoble, entre 850, selon la police, et 2 000 personnes d'après les organisateurs. Le rassemblement "antiraciste" destiné aux "personnes non blanches", interdit par la préfecture, a été maintenu mais déplacé.
Ce samedi 23 septembre à Grenoble, la manifestation contre les violences policières et le racisme a rassemblé entre 850 personnes, selon la police, et 2000 manifestants, selon les organisateurs.
Le cortège est parti en début d'après-midi de la place Victor Hugo, située dans le centre-ville de Grenoble, pour finir, peu avant 17 heures ce samedi, place de Verdun face à la préfecture de l'Isère. Au cours de la marche, les centaines de manifestants sont notamment passés, sans incident notoire, devant l'Hôtel de police de la ville.
La manifestation a également fait un détour devant le rectorat de Grenoble, alors que l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires était également dans le viseur des organisateurs.
"Nous participons à une marche unitaire nationale, qui dénonce les violences policières, le racisme systémique et toute entrave aux libertés publiques et syndicales", a expliqué Elisa Balestrieri, membre de la direction de l'union départementale de la CGT en Isère.
"Grenoble a réputation d'être une ville très engagée dans la défense des libertés et de l'égalité. C'est donc tout naturellement qu'une manifestation a été organisée ce samedi. Pourquoi en France, encore en 2023, on a besoin de faire ces marches unitaires ? C'est bien qu'il y a un problème systémique de fond. Sinon, nous ne serions pas là en train de marcher", poursuit-elle en première ligne du cortège.
Une "assemblée antiraciste" polémique
En marge de cette manifestation, une assemblée "antiraciste" destinée aux "personnes non-blanches" était prévue à l'appel de trois collectifs. Face à "l'émoi suscité par un tel appel" et aux "graves risques de troubles à l'ordre public" selon la préfecture, celle-ci avait finalement été interdite ce vendredi.
Le préfet de l'Isère, Louis Laugier a par ailleurs saisi "l'autorité judiciaire pour manifestation non déclarée, et appel à rassemblement ayant manifestement un caractère discriminatoire". Ce samedi, le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, a ainsi annoncé l'ouverture d'une enquête pour "provocation à la discrimination".
Sur les réseaux sociaux, les collectifs à l'initiative de cette assemblée ont précisé que l'action a été "maintenue dans un nouveau lieu", alors que celle-ci était initiallement prévue au jardin des plantes de Grenoble.