Après une semaine de grève, les salariés de la MC2 de Grenoble et la direction sont parvenus à trouver un accord pour sortir de la crise, ce vendredi 24 novembre. Un protocole doit être signé lundi. Après une succession d'annulation, les spectacles vont pouvoir reprendre à la maison de la culture.
Au sein de la MC2 de Grenoble, le dialogue social semblait rompu. Direction et salariés se sont retrouvés dos à dos depuis déjà plusieurs semaines. Après un premier préavis déposé le 7 novembre, une partie des salariés a pris la décision de renouveler le mouvement. Depuis le 17 novembre, une grève illimitée s'était installée dans la salle de spectacles.
Dans l'impasse depuis plusieurs jours, l'une des plus grandes scènes nationales de France ne pouvait assurer l'ensemble de ses représentations. Ce vendredi 24 novembre au soir, la direction et le personnel ont réussi à trouver un accord pour se diriger vers une sortie de crise et reprendre les spectacles. Un protocole doit être signé ce lundi 27 novembre entre la direction et les salariés.
Le management pointé du doigt
La maison de la culture de Grenoble, dirigée depuis 2020 par Arnaud Meunier, comptabilise près d'une centaine d'employés pour 62 postes à temps plein. Mais en réalité, leur nombre actuel serait bien plus faible, selon un salarié. "En deux ans, on a 20 salariés qui sont partis en maladie longue durée. Ils n’ont même pas été remplacés. Autant vous dire que la charge de travail a été répercutée sur les autres employés."
Des arrêts maladies à répétition ont été constatés en réponse à un management qualifié de "stressant" et "oppressant" par ce salarié. "Avec la politique mise en place dans la maison, on ressent une grande pression. Les consignes sont contradictoires d’un jour à l’autre. On reçoit par exemple des mails répétitifs, des invectives. Les salariés ne sont pas mis dans des bonnes conditions pour travailler. [...] La direction ne respecte ni ses salariés ni le Code du travail", expliquait une source avant la signature de ce protocole.
❌Motion de soutien aux salarié·e·s de la MC2 en grève !
— Synptac-CGT (@synptac) November 20, 2023
Nous attendons du @MinistereCC une réponse rapide à cette situation ! pic.twitter.com/7QXKZYtabw
La médecine et l'inspection du travail s'étaient même saisies du dossier. Deux alertes Risques Psychosociaux (RPS) ont été adressées à Arnaud Meunier et au comité de direction. "Les salariés sont éprouvés, à la limite du burn-out. Certains ont été victimes de troubles du sommeil, de pertes de poids", explique le salarié.
Un accord enfin trouvé
Laëtitia Rabih, conseillère déléguée de Grenoble Alpes Métropole en charge des solidarités et à la politique de la Ville, mais également présidente du conseil d'administration de la MC2, a été informée à plusieurs reprises de la situation. Mais selon les grévistes, elle n'aurait nullement entendu leurs doléances et aurait décidé de "soutenir le directeur".
Contactée, Laëitita Rabih nous a confié avoir bien pris en considération la crise traversée par la MC2. "On a des choses qui structurellement doivent être modifiées, notamment en terme organisationnel. Il y a des dysfonctionnements", reconnaissait la conseillère déléguée de la métropole.
En revanche, elle estime que le conseil d'administration a toujours été à l'écoute des salariés. "Pour autant, nous avons toujours été extrêmement vigilants, notamment lorsqu'il y a eu une alerte RPS pour prendre toutes les dispositions nécessaires comme la mission RH qui a débouché sur plus de 160 heures d'entretien avec les salariés". Elle ajoute que sa porte leur est toujours restée "grande ouverte".
Ce vendredi après-midi, le directeur de la MC2 Arnaud Meunier a rencontré un représentant syndical et deux salariés lors d'une réunion. Après plusieurs heures de discussion, les deux parties sont parvenues à trouver une porte de sortie à cette crise.
Un début de dialogue sur lequel compte Laëtitia Rabih pour entrevoir une sortie de grève et le retour des spectacles sur la scène de la MC2. De son côté, elle a souhaité clarifier la situation devant le conseil métropolitain lors de sa séance du jour. Direction et syndicats attendent la signature de ce protocole pour officialiser la fin de cette crise.