"Mon fils a l'impression d'être puni" : une classe de 4e n'a pas de professeur de français depuis la rentrée scolaire

Une classe de 4e du collège Simone de Beauvoir, à Crolles (Isère), n'a pas de professeur de français depuis le début de l'année. Face à cette situation, les parents d'élèves ont alerté le rectorat et plusieurs élus du département. Une manifestation est prévue ce jeudi 17 octobre devant l'établissement.

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"Un prof devant chaque classe", la promesse du gouvernement pour la rentrée 2023 semble être devenue un objectif impossible à remplir un an plus tard. Depuis le début de l'année scolaire, la classe de 4ème C du collège Simone de Beauvoir, à Crolles (Isère), n'a pas d'enseignant de français. Il ne s'agit pas d'un professeur absent non remplacé, cas d'école relativement fréquent, mais bien d'une absence de nomination.

Angoisse des élèves

"Je ne pensais pas que c'était possible, c'est une première pour moi.", s'exclame une mère d'une des élèves concernées. "Ma fille est stressée car elle pense déjà au brevet l'année prochaine", ajoute-t-elle. Chaque semaine, 4h30 de français devraient être dispensées à la classe. Depuis septembre, un professeur d'arts plastiques, une documentaliste du collège et une autre professeur de français de l'établissement se sont portés volontaires pour assurer temporairement quelques heures. "C'est quand même une matière importante, on ne peut pas laisser les enfants sans professeur, c'est inimaginable", renchérit Solenn, un autre parent d'élève. "Mon fils a l'impression d'être puni", explique-t-elle.

L'établissement compte cinq classes de 4e. "Les élèves prennent des notes de cours d'autres classes mais ce n'est pas du tout satisfaisant, ils s'inquiètent", explique un parent d'élève. "Ils sont angoissés d'être en retard sur le programme", ajoute Solenn. Certains élèves ont la chance de pouvoir compter sur des professeurs particuliers, engagés par leurs parents. Mais tous n'ont pas les moyens ni le temps d'assurer une mission qui relève de l'Education nationale. "Le ministère a l'obligation légale d'assurer les (...) programmes d'enseignement tels qu'ils sont définis par les dispositions législatives et réglementaires en vigueur, selon les horaires prescrits", rappelle le conseil FCPE du collège.

Au total, le futur professeur devrait assurer six heures au sein du collège. "On nous a dit qu'il n'y avait pas de titulaires remplaçants disponibles ni de contractuels et que nous n'étions pas le seul collège dans cette situation", assure Solenn.

Les parents d'élèves ont écrit à plusieurs reprises au rectorat de l'Isère les 12 et 26 septembre derniers. "On nous promet qu'ils font tout leur possible", explique Solenn. Le 10 octobre, un nouveau courrier a été envoyé aux services de l'Education nationale de l'académie de Grenoble ainsi qu'au préfet et plusieurs élus de l'Isère. Les parents d'élèves organisent une manifestation devant le collège le jeudi 17 octobre à 18 heures.

Si aucune solution n'est trouvée à la rentrée des vacances de la Toussaint, les parents d'élèves envisagent de déposer une requête auprès du tribunal administratif. "On aura peut-être des indemnités mais ça ne fera pas apparaître un professeur", soupire un parent.

Disciplines en tension

Ce mardi 15 octobre, l'académie de Grenoble nous confirme que "[ses] services demeurent en recherche active pour répondre" au besoin d'un professeur de lettres et qu'une "organisation en interne est envisagée pour compenser au moins en partie les heures non dispensées"

Plus globalement dans l'académie des disciplines restent "en tension", c'est le cas de l’eco-gestion, lettres modernes, mathématiques, anglais et physique-chimie. 

"Les difficultés restent à la marge. Les élèves ont un enseignant même s’il y a toujours des cas particuliers. Les difficultés de recrutement se situent majoritairement sur des temps de service peu important, 4 heures, 6 heures, parfois 9 heures, ce qui rend le remplacement plus difficile", détaille le rectorat de Grenoble. 

Pour répondre à ces besoins, les services de l'académie précisent avoir créé une cellule de recrutement qui œuvre toute l'année ainsi qu'une autre dite "de rentrée", active jusqu'aux vacances d'octobre pour trouver des solutions à l'absence de recrutement dans le second degré.

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