Mort de George Floyd : une fresque dénonçant les violences policières en ouverture du Grenoble street art fest

Une fresque faisant écho à la mort de George Floyd a vu le jour sur un mur du parking Hoche à Grenoble. Elle s'inscrit dans le cadre du festival annuel de street art.

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Deux personnages et un message fort. Le Street art festival de Grenoble s'ouvre avec une œuvre faisant écho à la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans asphyxié par un policier qui le maintenait au sol avec son genou. A gauche, un homme blanc avec une phrase inscrite sur son tee-shirt : "Black lives matter" (les vies noires comptent). Et un homme noir avec cette phrase : "I can't breathe", "je ne peux plus respirer" en français, des mots prononcés par George Floyd alors que le policier l'immobilisait.
 


L'oeuvre a été achevée jeudi 4 juin sur un mur du parking Hoche. Elle fait écho au vaste mouvement de protestation qui a suivi la mort du quadragénaire aux mains de la police de Minneapolis. "Sur ce mur, j'ai vraiment voulu peindre un message qui me tient à coeur", témoigne l'artiste Combo, auteur de la fresque, qui a déjà dénoncé les violences policières au travers de plusieurs de ses oeuvres. "I can't breathe, c'est vraiment devenu un message presque international, qui se comprend de tous parce que c'est des violences policières qu'on a aussi en France. Cette violence systémique, nous aussi on la connaît, donc on se sent concernés, c'est pour ça qu'il y a ces manifestations et c'est pour ça qu'il y a aussi ce mur."

Combo reconnaît le caractère "provoc" de son oeuvre, peinte en face d'un commissariat de Grenoble. "Il n'y a pas de censure et j'en suis ravi. Ce n'est pas évident que la ville accepte un message aussi poignant, aussi engagé", ajoute l'artiste.

"Le street art est un art engagé et engageant parce qu'il est dans l'espace public où nous sommes tous des piétons. Mais tout d'un coup, quand on va peindre, on prend la parole, on prend le pouvoir et le street art, c'est une forme de coup d'Etat à l'échelle d'un mur", reprend Combo, expliquant les messages disséminés dans son oeuvre. Du masque de Pikachu à l'épée de jeux vidéos arborés par les personnages, l'artiste veut ouvrir une porte "aux plus jeunes, aux plus anciens, qui vont renconnaître un petit détail qui fait partie de leur propre culture".

 

Quelques visites guidées

Pour sa sixième édition, le Street art fest Grenoble-Alpes a dû s'adapter à la crise sanitaire, et faire une croix sur une partie de sa programmation. Les visites guidées organisées chaque jour sont restreintes à huit personnes. Un moyen d'accéder aux "clés de lecture" de quelques oeuvres, parfois engagées.

"Comme on ne peut pas inviter les gens à se réunir sous les fresques, on est un petit peu light (légers, NDLR) sur la communication. Il faut vraiment aller à la pêche aux informations si on veut savoir qui peint, à quel moment et où. On essaye de rester au plus proche des obligations réglementaires en faisant quand même quelque chose", explique Jérôme Catz, directeur du projet et de la programmation artistique du festival.

Coronavirus oblige, seuls les artistes français ont pu participer à l'événement cette année. Ils sont une dizaine, beaucoup moins que lors des éditions précédentes, pour réaliser cinquante nouvelles oeuvres qui viendront s'ajouter aux 200 qui ornent déjà les murs de l'agglomération grenobloises.

 

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