Municipales à Grenoble : "sympa mais il aime être le chef", qui est Eric Piolle largement réélu maire de la ville ?

Avec plus de 53 % des voix, Eric Piolle conserve haut la main son fauteuil de maire de Grenoble. Ancien cadre de Hewlett Packard, "sympa" mais parfois présenté comme "froid", l'écologiste de 47 ans rêve que son "arc humaniste" prenne de l'ampleur au niveau national.

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Conforté par sa facile réélection à Grenoble avec 53,13% des voix pour un deuxième et, assure-t-il, dernier mandat, le maire écologiste Eric Piolle va pouvoir s'employer à étendre le succès de son "arc humaniste" à l'échelle nationale.

Cette alliance inédite entre EELV, RFI (PG à l'époque) et militants non encartés, élargi depuis le "succès pionnier de 2014" au PCF, Génération.s et à d'autres, "prend de l'ampleur", se réjouit l'édile. "Donc notre voix porte et ma voix porte, oui. Elle portera pour construire au niveau national un +arc humaniste+ qui donne un débouché politique à une majorité culturelle", affirme-t-il posément, balayant toutefois la question d'une candidature à la présidentielle de 2022.
    
A 47 ans, l'ancien cadre dirigeant de Hewlett Packard (HP) jusqu'à son licenciement en 2010 pour d'être opposé à un plan de délocalisation explique n'avoir "pas prévu" ce qui lui arrive. Et il cite, en bon "pratiquant non croyant", lecteur de philosophie et d'histoire, le jésuite Paul Valadier: "l'éthique, c'est d'être à la hauteur des événements qui vous font face".
    
De son premier mandat, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou retient sa façon "d'assumer la gagne, le leadership". "Une mue", dit-il, que le mouvement écologiste est "aussi en train de faire". "Travailler à articuler différents cercles, EELV s'y emploie aussi. Ça se fait en bonne intelligence", ajoute le numéro 1 des écolos, qui loue le côté "très collectif" de cet homme "sympa" qui a fait un tour de France pour soutenir d'autres candidats.
    

La froideur d'un tableau excel

"Il est sympa mais il aime être le chef", nuance Elisa Martin, première adjointe LFI de Piolle, reprenant à son compte une formule de Cécile Duflot, ancienne patronne d'EELV. Pour l'avoir pratiqué dès 2010 à la région où ils étaient tous deux co-présidents de groupe, Mme Martin décrit "une grosse capacité de travail". "Il pense vite; il saisit les enjeux". Et "ça peut arriver qu'il change d'avis" en face d'arguments fondés. Dans sa majorité municipale, "il y avait un groupe unique, sans gagnant ni perdant, ça crée une solidarité", estime cette proche de Jean-Luc Mélenchon.

"C'est quelqu'un de beaucoup plus politique qu'on ne croit de prime abord", relève de son côté Matthieu Chamussy (DVD, ex-LR), leader du groupe d'opposition de droite qui ne s'est pas représenté. Pour lui, "Eric Piolle a deux visages: l'homme sympathique dans la relation personnelle et la lame politique capable de dérouler des décisions avec la froideur et la dureté d'un tableau Excel". Pour preuve, le plan d'austérité de 2016 mis en oeuvre "sans faillir, avec des conseils municipaux sous surveillance policière" en raison de manifestations. "Il fallait faire des économies mais il y a eu une absence de concertation. Or la co-construction était son discours de la méthode et c'est la promesse la moins honorée", estime M. Chamussy.
 
A la Métropole aussi, le président Christophe Ferrari (PS) note deux facettes: "avec Eric Piolle co-président de groupe, on partage une vision forte du territoire sur la transition, l'évolution de la ville et de la solidarité". Mais "avec Eric Piolle maire, ça a été indéniablement plus rugueux sur la question du transfert des grands outils (chauffage, électricité) qui faisaient la puissance de la ville", ajoute celui qui espère sa réélection en juillet, face à un proche de l'écologiste.
    
Pour fendre l'armure de ce mari et père de quatre enfants "pas très bavard sur sa vie privée" et à qui il a été reproché d'être "froid" voire "reptilien", son équipe de campagne a publié une série de petites interviews pour lever des coins du voile : son amour du foot et du tennis, ses goûts musicaux, culinaires, vestimentaires... Il y apparaît dans son éternelle panoplie jean-chemise blanche sans cravate, "sa symbolique d'élu" voulant casser les codes. Tout en affirmant sa volonté d'"agir, car c'est ça qui (l)'intéresse".
 
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