Le Tichodrome, centre de soins de la faune sauvage en Isère, a mis en ligne une cagnotte pour l'aider à financer les besoins des animaux blessés et ses salariés. L'association lance un appel à l'aide pour faire face à l'inflation, au manque de subventions et aux autres dépenses.
Hérissons, écureuils, renards, blaireaux, passereaux et rapaces. Ils sont en tout 1 800 à être accueillis chaque année par le Tichodrome, unique centre de soins de la faune sauvage en Isère. Il prend en charge des animaux blessés, découverts par des particuliers. La plupart du temps, les causes de leurs blessures résultent des activités humaines.
L'association créée en 2011, située dans la commune du Gua, pourrait connaître des difficultés financières à l'horizon 2025. Elle est aujourd'hui financée par des subventions publiques, et à 40 % par des fonds propres comme des dons, des soutiens et des adhésions.
À la fin de l'été, le Tichodrome a ouvert une cagnotte en expliquant : "Nous sollicitons votre aide pour nous permettre d’avoir les moyens de nous occuper individuellement des nombreux animaux en soin, tout en permettant certaines conditions de travail à nos équipes".
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Des besoins financiers
"On doit faire face à des dépenses pour l'accueil des animaux et leurs soins qui ont augmenté. On ne connaît jamais non plus à l'avance nos subventions qui varient d'une année sur l'autre et nous risquons de ne plus pouvoir bénéficier des emplois aidés, ce qui est une aide financière pour nous", explique Mireille Lattier, directrice du Tichodrome.
L'inflation a en effet fait augmenter les coûts de fonctionnement de la structure : électricité, produits de soins, médicaments et nourriture. L'association, qui récupère des dons et effectue des collectes, ne peut plus entièrement subvenir à ses besoins. Elle est aussi obligée de faire des dépenses comme des produits désinfectants spécifiques ou l'achat de proies mortes pour alimenter certains animaux.
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Le coût moyen de prise en charge d'un animal est estimé à 140 euros.
Mireille LattierDirectrice du Tichodrome
L'association agréée au titre de la protection de l'environnement emploie six personnes avec plusieurs renforts l'été, le moment où les besoins sont les plus importants, et des bénévoles qui aident toute l'année.
"Si nous n'avons plus autant de moyens, nous n'allons pas pouvoir soigner autant d'animaux"
Ce n'est pas la première fois que l'association doit faire face à des difficultés financières. L'année dernière, elle ne pouvait plus assurer toutes les demandes de prises en charge. La structure a été contrainte d'accueillir moins d'animaux. C'est ce que craint de nouveau aujourd'hui la directrice du Tichodrome.
"Si nous n'avons plus autant de moyens, nous n'allons pas pouvoir soigner autant d'animaux. Il va falloir faire des choix... Mais personne d’autre ne peut accueillir ces animaux", déplore Mireille Lattier. L'association ouverte tous les jours a estimé ses besoins à 30 000 euros, pour boucler l'année 2024 et débuter 2025.
Le Tichodrome ouvre ses portes pour la fête de la science ce week-end, le 12 et 13 octobre pour sensibiliser et faire découvrir le travail de l'association avec les animaux sauvages blessés.