Déjà en place dans de nombreuses villes en France depuis 2019, le dispositif "Demandez Angela" vient d'être lancé à Grenoble ce lundi 6 mai. Ce nom de code permet aux personnes victimes de harcèlement de demander discrètement de l'aide auprès des 135 commerces et bars participant à l'opération dans la capitale des Alpes.
Un nom de code et un signe de protection pour les personnes victimes de harcèlement dans la rue et les établissements festifs. Le dispositif "Ici, demandez Angela" a été lancé à Grenoble ce lundi 6 mai.
Alors que 135 établissements grenoblois ont accepté de mettre en place ce dispositif dans leurs établissements, seulement deux bars et un café ont pour le moment déjà reçu un autocollant portant le nom de code et signalant un espace sécurisé.
Un personnel formé
En cas de violences physiques ou verbales dans la rue, il suffira alors d'entrer dans l'un de ces établissements et de demander "Angela" au personnel. Le signalement permettra ainsi de déclencher une intervention discrète et efficace.
Une fois à l'intérieur, les victimes sont prises en charge par le personnel formé spécifiquement pour répondre à ces situations délicates. "Quand ils arriveront, on les mettra un peu à l’écart pour s’informer de leur problème et on les mettra en sécurité. Et ensuite, on leur donnera un petit verre d’eau pour qu’ils puissent se calmer", explique Pablo Allangba, manager de la brasserie Le Palais, qui fait partie des premiers établissements à coller la pastille sur la devanture de son établissement.
"On n'est pas en sécurité la nuit"
Pour les quelques Grenoblois croisés ce lundi, le dispositif était attendu. "Ils sont au courant qu’on n'est pas en sécurité la nuit donc c’est bien qu’ils mettent ça en place", juge Juliette.
"Les femmes ou les personnes vulnérables vont avoir du mal à demander de l’aide parce qu’on a l’habitude finalement de ne pas avoir de secours. Et là de savoir qu’il y a des espaces où on va pouvoir demander de l’aide et être entendues, je trouve ça génial", se réjouit Raïssa.
L'initiative, qui connaît déjà un certain succès dans d'autres villes, a été déployée à Grenoble grâce à l'engagement conjoint de l'association Issue de secours et de la mairie. Arrivé en France en 2019, le dispositif a vu le jour en 2016 en Angleterre. L'idée a émergé de la nécessité de protéger les personnes confrontées à des situations potentiellement dangereuses lors de sorties nocturnes.
Une évaluation prévue à l’automne 2024
"Aujourd'hui on a beaucoup trop de récit de ce qui est vécu au sein de l’espace public par les femmes. On a beaucoup trop de retour de climat insécurisant et aussi de responsabilisation uniquement tenue et gardée par les femmes et l’enjeu, c’est véritablement un enjeu qui d’après nous est assez simplifié, c’est-à-dire que d’après nous, on est dans une responsabilisation collective", explique Céline Bussi, directrice de l'association Issue de Secours.
L’efficacité de ce dispositif qui marque un engagement collectif en faveur de la sécurité devrait être évaluée à l’automne 2024.