La récolte de la noix de Grenoble a commencé depuis le 26 septembre. Grâce à de nouvelles méthodes basées sur l'intelligence artificielle, la production 2024 devrait être satisfaisante en quantité. De quoi rassurer les nuciculteurs, qui ont traversé deux années éprouvantes.
Plus de 10 000 tonnes de noix de Grenoble devraient être ramassées cet automne. Alors que la saison du ramassage vient tout juste de débuter, les producteurs peuvent déjà s’appuyer sur des données rassurantes. Grâce à des photos aériennes de noyers, le comité interprofessionnel de la noix de Grenoble arrive à estimer la future production.
"Traditionnellement, on utilisait des rameaux comme méthode de collecte et d’extrapolation des résultats, détaille Christian Nagearaffe, président du comité interprofessionnel. Maintenant, on fait de la prise d’images par drone, puis on fait une modélisation en utilisant l’intelligence artificielle qui nous définit un nombre de noix. Et ensuite, par extrapolation avec les calibres, on arrive à fixer un rendement à l’hectare".
Ces informations rassurent les producteurs comme Ludovic Belle, qui possède 25 hectares de noyers bio à Saint-Hilaire-du-Rosier, en Isère. "Comme je vends les noix en direct, c’est intéressant de savoir la quantité qu’il y a dans la zone. Ça nous aide pour fixer nos prix et aussi avoir du recul sur le calibre de nos noix", explique le nuciculteur.
Prix à la hausse ?
De quoi remonter le moral de la profession après deux années difficiles, entre maigres récoltes et prix bradés. "Tout le monde a besoin d’une belle récolte avec un volume suffisant et des prix conséquents, sinon il y aura beaucoup de découragements", affirme Bernard Gaillard, nuciculteur à Cras.
"Et puis, sur le marché mondial, il y a moins de noix que d’habitude, donc le prix devrait être revu à la hausse, espère Ludovic Belle. On voit enfin le bout du tunnel après deux années catastrophiques et des prix en dessous du coût de production. Est-ce que c’est juste une éclaircie due à la conjoncture ? L’avenir nous le dira".
Concernant le début de récolte, l’éclaircie n’est pas dans le ciel. Mais les fortes pluies devraient donner un coup de main aux producteurs. Les noix vont se détacher naturellement, et bientôt joncher le sol des parcelles du Sud-Grésivaudan.