En parallèle de leur carrière sportive, de nombreux athlètes de haut niveau poursuivent des études supérieures. Un double parcours exigeant, que beaucoup choisissent de mener dans les Alpes. Nombre d'établissements y proposent en effet des cursus sur-mesure, à l'image de l'université de Grenoble, première université de France pour l’accueil des sportifs de haut niveau.
Capucine Viglione vient de battre le record de France en escalade de vitesse aux qualifications olympiques de Shanghai. Son objectif : décrocher une place aux Jeux de Paris cet été. À seulement 21 ans, elle mène de front un double challenge sportif et étudiant.
La jeune femme a intégré la prestigieuse école de management de Grenoble (GEM), il y a deux ans. “Notre année est divisée en trois trimestres. Mes deux premiers trimestres, je les ai faits normalement et le troisième, il est un petit peu aménagé avec les compétitions que j’ai en ce comment qui me prennent beaucoup la tête", sourit l'athlète.
"Aller chercher la performance"
Pour obtenir son diplôme de grade master, Capucine Viglione suit un programme en cinq ans, habituellement réalisé en trois ans par les étudiants non-sportifs. "J’ai toujours eu envie de faire des études après le bac", confie la jeune femme. En parallèle, elle doit encore passer les sélections pour les JO.
Un rythme de vie effréné, qui requiert une grande indépendance. “Ça demande plein de choses. Il faut savoir s’organiser, être assidu parce que les cours à distance, c'est différent. C'est comme dans le sport, aller chercher la performance dans les études, c'est un objectif.” Capucine Viglione suit ses cours en distanciel, dans une classe de sportifs de haut niveau.
“Moi, je trouve ça passionnant parce que c'est un lien particulier que l'on a avec les étudiants, partage Laure Prenat-Experton, enseignante en finance d'entreprise à GEM. Ce sont des étudiants qui ont beaucoup de choses à dire généralement, qui ont quand même des cursus qui sont intéressants. C'est un public rêvé pour un professeur !"
29 médailles depuis 2014
Une trentaine d'étudiants sportifs de haut niveau sont en lice pour les Jeux de Paris. Une fierté pour l'établissement. "On sait que les sportifs vont développer des compétences particulières au niveau du savoir-être : des questions d’engagement, de détermination, d’organisation, de travail en équipe... Il faut aussi pouvoir leur donner un bagage de connaissances", détaille Agnès Angelier, responsable du programme institut et management à GEM.
L'université Grenoble Alpes (UGA) propose elle aussi des cursus adaptés aux jeunes sportifs. Parmi les élèves sélectionnés pour les Olympiades, Faysal Sawadogo. Il défendra les couleurs du Burkina Faso, son pays natal, lors des épreuves de taekwondo. Depuis quatre ans, il suit des études d’écogestion à l’UGA, avec un emploi du temps sur mesure. "Le programme que l'UGA offrait aux athlètes de haut niveau m'a beaucoup plu, car il peut s'adapter à ma carrière professionnelle."
Une stratégie payante, puisque l'université de Grenoble a réussi à obtenir 29 médailles, tous sports confondus, depuis les Jeux de Sotchi (Corée) en 2014. “On a représenté un quart de l'équipe de France et un tiers des médailles de l'équipe de France avec nos étudiants et nos étudiantes diplômés il y a deux ans”, raconte Philippe Giroud, directeur du service des publics à besoins spécifiques à l'UGA.
Comme Margaux Nicollin, lanceuse de javelot ou Bastien Auzeil, décathlonien, ils sont plus de 600 à étudier à l'UGA, première université de France pour l’accueil des sportifs de haut niveau.