Présidentielle 2017 : les "insoumis" grenoblois à l'heure d'un choix difficile

Intervenants : Elisa Martin, première adjointe au maire de Grenoble; Taha Bouhafs, candidat la France insoumise aux législatives 2e circonscription de l'Isère; Caroline Schreiber, candidate 1ere circonscription ©France 3 Alpes

 Deux jours après le résultat du premier tour de l'élection présidentielle et l'éviction de Jean-Luc Mélenchon, les militants de la France insoumise sont confrontés à un choix difficile pour le second tour entre voter Macron, Le Pen, voter blanc ou s'abstenir.

"Chacun et chacune d'entre vous sait en conscience quel est son devoir. Je me rangerai à leur avis. Je n'ai reçu aucun mandat des 450 000 personnes pour m'exprimer à leur place."

Avec ces mots, le candidat de la France insoumise exprimait ce dimanche le choix douloureux qui se présentera à ses militants le 7 mai prochain.

En refusant d’appeler explicitement ses soutiens à faire barrage au Front national, Jean-Luc Mélenchon tranche clairement avec son positionnement de 2002 où celui qui était alors Ministre délégué à l'Enseignement professionnel sous Lionel Jospin voulait  "réduire le vote d'extrême droite au minimum".

Pour les soutiens du candidat qui a recueilli 19,62% des voix, on salue avant tout un score historique qui place de facto le quatrième homme de l’élection en position de force pour le leadership à gauche. Un leadership d’autant plus grand qu’il a créé la surprise en arrivant en tête dans plusieurs grandes villes étudiantes, notamment à Grenoble, avec un score de 28,8%.

Mais après le temps des paroles, vient celui du pragmatisme.

Voter Macron, impossible, voter Le Pen impensable

Si la majorité des militants considèrent que la lutte contre les idées du Front national fait partie de l’ADN du mouvement, beaucoup ne peuvent se résoudre à voter pour un candidat qui incarne à leurs yeux le "libéralisme de start-ups". C’est dans ce brouillard électrique que les opinions vont devoir se forger, avec l’urgence d’un score qui pourrait être plus serré que prévu si l’abstention est forte.

Une prise de position difficile, entre reniement et résignation, pour ces militants qui y ont cru jusqu'au bout, .

Une consultation participative

Pour Elisa Martin, première adjointe du maire de Grenoble affiliée à la France insoumise, le refus d'appeler à voter Emmanuel Macron ne doit pas pour autant être pris comme une position ambiguë vis-à-vis du FN. Cette soutien de Mélenchon affirme elle aussi clairement que"pas une voix ne doit aller au FN [...] et nous laissons les 450.000 amis de la France Insoumise nous laisser leur avis sur la plateforme".

Mais certains soutiens de Jean-Luc Mélenchon ont été plus explicites. Le maire de Grenoble Eric Piolle, qui avait annoncé son intention de voter pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour a quant à lui appelé à voter pour Emmanuel Macron dès l'annonce des résultats ce dimanche soir.

En refusant de communiquer une consigne de vote, le leader de la France insoumise rappelle que sa formation n’est pas un parti traditionnel et qu’il refuse ce compromis qui consiste à appeler à voter pour celui qu’on considère comme le moins pire.

Le mouvement compte sur le vote participatif et sur ses sympathisants qui vont se prononcer sur sa plateforme jusqu’à vendredi. Les résultats seront alors publiés en fin de semaine et si une tendance se dégage clairement, peut-être fera-t-elle office de consigne de vote.


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