Que faut-il retenir des résultats du premier tour de l'élection présidentielle en Isère ? France 3 Alpes fait le point sur les enseignements du scrutin.
La gauche iséroise se rassemble autour de Mélenchon tandis que le RN s'enracine dans le nord du département. Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle en Isère apparaissent symptomatiques du scénario national. Le candidat La France insoumise Jean-Luc Mélenchon séduit les électeurs de gauche, le président sortant Emmanuel Macron supplante le vote de droite et Marine Le Pen consolide ses bastions.
Emmanuel Macron est arrivé en tête dans le département dimanche 10 avril avec 26,85% des suffrages devant Marine Le Pen qui obtient 23,03% des voix. Les deux candidats s'affronteront au second tour le 24 avril. Voici ce qu'il faut-il retenir de ce scrutin en Isère.
Mélenchon rassemble à gauche
Le candidat de la France insoumise obtient des scores significatifs dans les communes de l'agglomération grenobloise. Jean-Luc Mélenchon a clairement convaincu l'électorat de gauche dans la ville préfecture, gouvernée par une municipalité écologiste. Il obtient 38,94% des suffrages à Grenoble devant Emmanuel Macron (25,31%). Le candidat EELV Yannick Jadot enregistre lui une contre-performance en obtenant seulement 8,95% des suffrages, derrière Marine Le Pen (10,21%).
Jean-Luc Mélenchon a été, sans grande surprise, plébiscité à Saint-Martin-d'Hères où il obtient 37,26% des voix. A noter également une persistance du vote de gauche à Fontaine, ancien bastion communiste qui a basculé au centre lors des dernières élections municipales. Malgré l'appel au vote Macron du nouveau maire, Franck Longo, Jean-Luc Mélenchon arrive très largement en tête du premier tour avec 33,62% des voix, devant Emmanuel Macron (22,80%) et Marine Le Pen (19,82%).
La Tronche crée la surprise en classant le candidat écologiste Yannick Jadot en troisième position avec 11,99% des voix derrière Emmanuel Macron (35,18%) et Jean-Luc Mélenchon (23,25%).
Duel Macron-Le Pen
En Isère, le président sortant est arrivé en tête ce dimanche, creusant au passage l'écart de voix avec la candidate RN. Le président sortant engrange 16 400 suffrages supplémentaires comparativement au premier tour du scrutin présidentiel de 2017 tandis que sa concurrente en a gagné moins de 7 000 en cinq ans.
Les électeurs isérois se sont tournés seulement une fois vers l'extrême droite au premier tour. Le fondateur du FN, Jean-Marie Le Pen, était arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2002 dans le département avec 18,29 % des voix, devant Lionel Jospin (15,98 %). Jacques Chirac l'avait largement emporté au second tour, remportant quatre fois plus de suffrages que son adversaire d'extrême droite.
Scission nord-sud
Les résultats du premier tour se traduisent par de fortes disparités territoriales. Si Marine Le Pen arrive en tête dans de nombreuses communes du Nord-Isère, ce n'est pas le cas dans le sud du département où la plupart des électeurs plébiscitent Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon.
Dans un océan de bleu foncé, quelques archipels, bastions historiques de la gauche, se distinguent toutefois dans le nord du département. Villefontaine place Jean-Luc Mélenchon en tête (36,2%) devant Marine Le Pen (22,6%), tout comme l'Isle-d'Abeau.
Plus au sud, le Trièves et la Chartreuse confirment leur ancrage à gauche tandis que l'Oisans s'est majoritairement tourné vers le président sortant. Dans la métropole de Grenoble, le vote Mélenchon a plus largement séduit les électeurs alors que le Grésivaudan a offert des scores élevés à Emmanuel Macron. Il obtient notamment 42% des suffrages à Montbonnot-Saint-Martin.
