De la fête de mariage fin août à la mise en examen d'un ex-militaire invité à la noce, les principales étapes de l'enquête sur la disparition de Maëlys, alors que la justice examinait ce jeudi 30 novembre une requête en nullité de la défense.
La disparition
27 août : vers 3 heures Maëlys De Araujo disparait d'une soirée de mariage organisée dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, en Isère.
Sa famille la cherche pendant une heure avant d'alerter la gendarmerie qui met en place un important dispositif de recherches. Après une journée de battues, un appel à témoins est lancé.
La piste de l'enlèvement
28 août : le parquet de Bourgoin-Jallieu ouvre une enquête pour enlèvement, estimant que Maëlys a pu monter dans une voiture. Trois chiens pisteurs se sont arrêtés au même endroit du parking de la salle des fêtes, relève la gendarmerie.
Deux gardes à vue
31 août : un ancien militaire de 34 ans, ami du marié, demeurant à Domessin (Savoie), est placé en garde à vue dans la matinée pour des vérifications d'emploi du temps. Invité sur le tard au mariage, il s'est absenté durant la fête et a fait des déclarations incohérentes lors de son interrogatoire comme témoin.Cet intérimaire célibataire admet avoir eu des contacts avec l'enfant mais rejette tout soupçon. Il a nettoyé sa voiture le dimanche parce qu'il devait la vendre, ce que confirme l'acquéreur pressenti, selon son avocat.
1er septembre : un deuxième homme de 34 ans, ami du premier, est placé en garde à vue pour confronter leurs déclarations. Les recherches reprennent sur un périmètre élargi mais avec un dispositif allégé. Les deux gardés à vue sont relâchés dans la soirée, faute de charges.
2 septembre : plusieurs centaines de personnes participent à une "battue citoyenne". Une information judiciaire est ouverte contre X à Grenoble pour enlèvement de mineur et deux juges d'instruction sont désignés.
Mise en examen
3 septembre : Alors que les plongeurs de la gendarmerie sondent des plans d'eau, nombreux dans la région, le suspect de Domessin est arrêté après des analyses sur son véhicule qui révèlent la présence d'une trace d'ADN de la fillette. Il est mis en examen pour enlèvement et incarcéré.
4 septembre : le suspect conteste toute implication et explique, selon son avocat, que Maëlys est montée dans sa voiture sur le parking, avec un petit garçon, pour voir si un chien s'y trouvait, et que tous ont regagné la salle ensuite. S'il s'est absenté durant la soirée du mariage, c'est pour aller chez lui changer de short, tâché par du vin, selon Me Bernard Méraud.
5 septembre : une perquisition est menée par les juges d'instruction au domicile du suspect, afin d'effectuer des prélèvements. Le lendemain, des plongeurs fouillent encore des gorges et un plan d'eau à proximité.
Soupçons, fuites et requête
5 septembre : Les parents de Maëlys, par l'intermédiaire de leur avocat s'expriment pour la première fois. Ils appellent au respect du secret de l'instruction et entendent protéger leur intimité.
20 septembre : le suspect confie sa défense à un nouvel avocat, Me Alain Jakubowicz.
28 septembre : les parents de l'enfant demandent au suspect "de dire tout ce qui s'est passé cette nuit-là et de coopérer avec la justice".
24 octobre : le procureur de Grenoble ouvre une enquête pour violation du secret de l'instruction et accuse les gendarmes d'être à l'origine de fuites dans la presse. Le patron de la gendarmerie juge "scandaleuses" ces "accusations péremptoires".
30 novembre : la cour d'appel annule les premières auditions du suspect en garde à vue car elles n'avaient pas été filmées, à tort, tandis que le suspect est ré-entendu par les juges d'instruction.