Hier soir vers 20 heures le verdict est tombé. Le jeune homme jugé pour le meurtre de Grégory Baharizadeh a été reconnu coupable et s'est vu condamné à 10 années de réclusion criminelle. Contrairement à la demande de l'avocat général, l'excuse de minorité a été retenue.
Hier l'émotion était palpable dans la salle des pas perdus. Le procès se faisant à huis clos, c'est à l'extérieur de la salle que nous avons rencontré les proches venus nombreux de Grégory Baharizadeh.
Son cousin germain Ludovic Armonia n'a pas caché sa tristesse. "Quel que soit le verdict, cela ne nous rendra pas Grégory" a-t-il confié...
Vers 20 heures les délibérations se sont achevées et le verdict est tombé.
"Une mascarade" d'après la famille. "Lorsque le verdict a été énoncé, que vous voyez que l'accusé a un sourire en coin"... raconte Ludovic Armonia. "Nous sommes écoeurés par ce verdict".
"Les parents de Grégory sont restés dignes et humbles, ils sont fatigués" poursuit-il. "Mais contrairement à la maman de Kévin (cf affaire Kévin et Sofiane) on ne pourra jamais lui pardonner".
"Ce n'est pas une victime. Il est conscient de ce qu'il fait. Ce n'est pas une excuse d'être énervé. Dans 7 ans il est dehors et il peut reproduire ce qu'il a fait" ajoute-t-il.
La défense avait fait valoir le fait que l'accusé avait vécu des mois difficiles avant le meurtre, qu'il avait été séquestré par une famille de la Villeneuve et qu'il vivait dans la peur. Raison pour laquelle il portait un couteau sur lui.
Ce 5 novembre 2015 il avait, toujours d'après la défense, passé son chemin après avoir croisé Grégory au volant de sa voiture. C'est alors que la victime était rentrée dans une ambulance devant elle et que l'accusé avait souri. Avait alors débuté une altercation entre les deux.
"Mon cousin était imposant c'est vrai", poursuit Ludovic Armonia, "mais s'il a vraiment eu peur, pourquoi ne pas être parti après avoir porté le premier coup de couteau ? Il en a porté trois dans la carotide et deux dans le dos".
"Mon petit cousin était un jeune homme simple, sportif, sain, travailleur... Il travaillait au supermarché pour payer ses études. Il ne méritait pas cela" conclue-t-il.
La défense "satisfaite"
Du côté de la défense, on est très satisfait. Maître Arnaud Levy-Soussan, l'un des trois avocats de l'accusé, se dit heureux que "le dossier ait été examiné dans sa globalité, sous tous ses aspects".Contrairement à ce qu'avait requis l'avocat général, l'excuse de minorité a bien été appliquée. Il est en effet possible de diminuer la peine encourue pour une tranche d'âge entre 16 et 18 ans. Pour un mineur la peine maximale pour meurtre est de 15 années.
"Le critère de gravité de l'acte n'a pas seul été retenu", explique Maître Levy-Soussan, "la cour a tenu compte aussi de l'histoire familiale de l'accusé, de ses failles, de ses difficultés personnelles et de ce qu'il a vécu les mois précédant les faits".
"C'est le principe d'individualisation de la sanction" explique encore le pénaliste. "La cour a pris en compte l'individu également, et pas uniquement les faits".