La rentrée scolaire se déroule ce lundi 2 septembre pour les élèves de l'académie de Grenoble. De nouvelles mesures telles que les groupes de besoin vont être mises en place. Mais cette reprise inquiète les syndicats enseignants qui appellent à la grève.
Il est l'heure de retrouver le chemin de l'école. Quelque 659 000 élèves font leur rentrée ce lundi 2 septembre dans l'académie de Grenoble. Et pour certains, il s'agit d'une première.
"J'ai le cœur qui bat parce que ma deuxième fille commence l'école. Je ne suis pas préparée parce qu'elle était toujours avec moi. C'est la rentrée, elle va être toute seule à l'école. On va voir", confie Mikaela qui accompagne ses deux filles vers leur salle de classe à l'école maternelle Buffon à Grenoble.
"Ça va leur faire du bien. Tout le monde va reprendre ses activités et c'est ce qu'il faut. Deux mois de vacances, je pense que ça leur suffit. Mes filles avaient hâte de reprendre l'école", positive Inès entourée de ses trois filles.
Une rentrée scolaire particulière sous le signe du flou politique, après la démission du gouvernement, et de nombreuses incertitudes. "Cela ne peut pas rester ainsi. L'école a besoin d'investissements, de projets. Elle a été mise à mal, à la fois par le ministre Jean-Michel Blanquer et par Gabriel Attal dans son court passage", estime le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle.
Groupes de besoin au collège
Lors de sa conférence de presse rentrée, le rectorat s'est voulu rassurant sur l'année scolaire qui s'ouvre. L'équipe défend l'instauration des groupes de niveaux en français et en maths pour les élèves de 6e et 5e, rebaptisés groupes de besoin. Une mesure critiquée par une bonne partie du monde éducatif.
"C'est un outil pour pouvoir réduire l'hétérogénéité d'une classe, pour répondre précisément aux besoins des élèves. Ce n'est pas un outil de tri scolaire, de tri social, ce n'est pas de l'assignation. C'est un outil pour répondre au jour le jour à leurs besoins en fonction des compétences de chacun", estime le directeur académique des services de l'éducation nationale de l'Isère, Patrice Gros.
Les syndicats inquiets
Parmi les nouveautés de la rentrée : généralisation des évaluations à l'école primaire pour les CE2 et CM1, expérimentation de l'interdiction du smartphone au collège, du port de l'uniforme dans une centaine d'établissements volontaires... D'autres mesures, comme la réforme du brevet des collèges, sont gelées en attendant la nomination d'un nouveau gouvernement.
Une situation floue qui inquiète les syndicats. "On a un gouvernement qui n'est pas légitime, donc on s'interroge fortement sur la place de la politique éducative. Bien sûr, on a des inquiétudes", résume Catherine Blanc-Lanote, co-secrétaire départementale du Snuipp-FSU en Isère.
"Nous avons eu quatre ministres en un an, ajoute le secrétaire académique de l'Unsa, Serge Ravel. On trouve que cela fait beaucoup. Ce que demandent les professionnels, c'est de la stabilité." La rentrée s'annonce déjà mouvementée avec une première journée de grève annoncée le 10 septembre.