REPORTAGE. "Une fois que l’on a vécu ici, c’est compliqué de redescendre" : en Isère, la vie paisible d'un des plus hauts villages de France

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Vivre en altitude : le quotidien des habitants de Villard-Reymond, plus haut village de l'Isère ©France 3 Alpes / Gilles Ragris - Joane Mériot - Gilles Neyret

A une heure de route de Grenoble en Isère, niché au cœur des Alpes, se trouve Villard-Reymond. Ce petit village, le plus haut de l'Isère et le deuxième plus haut de France ne compte que dix habitants. Ils nous ont raconté leur quotidien dans ce village perché à 1650 mètres d'altitude.

Villard-Reymond est le plus petit village de l’Isère, et le plus haut aussi, perché à 1650 mètres d’altitude. Pour y arriver, il faut prendre une route très sinueuse, et parfois dangereuse surtout quand elle est recouverte de neige comme ce matin de janvier. 10 kilomètres en cul-de-sac au cœur de l’Oisans, que la factrice, Christelle, parcourt tous les jours, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente : "Elle est parfaite la route, nous dit-elle, aujourd’hui elle est très bien. Il arrive des fois où c’est beaucoup plus compliqué, si la neige tombe de nouveau par-dessus par exemple une fois que le chasse-neige est passé. Si vraiment la route n’est pas déneigée, que la DDE me dit de ne pas monter, je ne monte pas, mais ça, ça arrive trois fois dans l’année."

10 habitants, tous solidaires et amis

Nous avons rencontré, Chantal, la mairesse du village depuis 2014. Elle vit ici toute l'année. C'est donc à elle que l'on pose en premier la grande question : que fait-on ici, dans le grand silence de l'hiver ? "Parfois, on met le tire-fesses en route et on va skier, parfois, on reste blottis à la maison parce qu’il ne fait pas beau et parfois, on se retrouve le soir pour des veillées."
Ici, une dizaine d’habitants vivent à l’année. Parmi eux, Chantal donc, Cécile, Laurent, mais aussi depuis peu : Olivier et Sophie. Ils ont repris le gîte du village au début de l'été dernier. Elle, a quitté son poste d’institutrice et lui, son travail dans la logistique. Ils viennent de la ville, et ils apprennent sur le tas le métier d'aubergiste de montagne : "C’est notre premier hiver, l’été s’est bien passé, raconte Olivier, je croyais que ça allait être dur d’arriver dans un petit village de montagne comme ça, que tout le monde allait être dans son coin, et au final pas du tout. Tout le monde est solidaire, on est tous amis, c’est comme une famille."

Le calme de l’hiver

Au-dessus du gîte et des maisons, se trouve un champ à 1700 mètres d’altitude. Avant de prendre sa retraite, Chantal y montait dès que le printemps arrivait : "C’est fantastique ici, quand tu viens le matin travailler ici, tu dis, c’est le plus beau bureau du monde. Moi, je suis d’ici, et puis il n'y a rien à faire, tu es accroché à des lieux comme ça, à tes racines. C’est comme ça. Il y a une vingtaine d’années dans ce champ, j’ai mis des cassis, des groseilles, des framboises et du génépi et après, j’estime que j’ai eu de la chance avec le changement climatique, car il y a beaucoup moins de neige qu’avant, j’ai pu mettre en place ces cultures qui m’ont permis de vivre."

Aujourd’hui, ce champ, c’est Cécile qui s’en occupe. Elle vit dans ce village avec son mari depuis quelques années maintenant : "Une fois que l’on a vécu ici, c’est compliqué de redescendre. Pour moi, c’est la nature, c’est le paysage, le calme, c’est vrai que quand on prend le temps d’écouter, l’hiver il y a beaucoup de silence, le ruisseau est gelé donc on ne l’entend plus, la neige étouffe un peu les sons, et moi ce qui m’a marqué, c’est que l’on entend le battement des ailes des oiseaux et moi, je trouve ça très beau. Je l’ai eu nulle part ailleurs."

La plus petite station de France

Souvenez-vous, Chantal avait parlé d'un tire-fesses. Car oui, Villard-Reymond peut concourir au prix de la plus petite station de France, avec son unique téléski. 

Ici, plusieurs pistes, 40 mètres de dénivelé et vue imprenable sur l’Alpe d’Huez : "Ça, c’est un des plus gros avantages, c’est profiter, profiter de la neige, du téléski. On met 1 à 2 minutes à venir depuis le village et après, on skie toute la journée tranquille, on ne fait pas de queue, on était tout à l’heure cinq à skier. C’est le plus grand plaisir que l’on peut avoir, travailler ici, c’est extraordinaire," Conclut l’aubergiste.  

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