Rugby : "On va devoir faire avec et se battre" : "dépité", le FCG va faire appel de sa nouvelle sanction en Pro D2

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Le FCG à nouveau sanctionné par la Ligue nationale de rugby pour sa situation financière. ©France 3 Alpes / JC. Solari - Y-M. Glo - M. Ducret

Maintenu en pro D2 in extremis, amputé de six points au classement au mois d'octobre, le FCG a, de nouveau été sanctionné par la Ligue nationale de rugby pour raisons financières. Le club perd six nouveaux points. Un coup de massue pour le club et son président, Patrick Goffi.

"Dépité" et "dégoûté", affecté mais pas abattu : c'est ainsi que s'est présenté Patrick Goffi face aux journalistes, lors d'une conférence de presse extraordinaire, peu avant la rencontre face à Nevers pour le compte de la 14e journée de Pro D2.

"On va devoir faire avec et se battre, puisque le club fera appel de cette décision", a affirmé le président du club de Grenoble après la nouvelle sanction infligée au FCG par la Ligue Nationale de Rugby. Cette dernière a décidé de retirer six points supplémentaires au classement du club pour "incohérence et/ou invraisemblance du budget actualisé", portant à 12 points le total des pénalités enregistrées par le FCG cette saison.

Patrick Goffi avait repris les rênes du club grenoblois au début de l'été. Le FCG venait d'être sanctionné par les instances dirigeantes du rugby et rétrogradé en Nationale. En faisant appel de la décision, le club avait réussi à obtenir son maintien en Pro D2. Par la suite, ne mâchant pas ses mots, Patrick Goffi s'en était pris aux membres de la commission de régulation dans la presse, ce qui lui a valu un blâme.

Toute chose due doit être payée. Il était, pour moi, une évidence qu'il fallait régler ces primes

Patrick Goffi

président du FCG

Ce jeudi 14 décembre, la LNR lui inflige un nouveau camouflet. La Ligue reproche aux Grenoblois une différence entre le budget annoncé en avril et la réalité du bilan en juin pour la saison 2022-2023, l'omission d'une mention d'une affaire aux prud'hommes, et le versement de primes aux joueurs. Une ligne de plus dans le budget évalué à environ 250 000 euros.

Ces primes, promises aux joueurs qui ont mené Grenoble à la deuxième place du championnat de Pro D2, n'avaient pas été versées par l'ancienne direction "compte tenu de la situation financière", indique Patrick Goffi. Elles n'avaient donc pas été comptabilisées dans l'exercice 2022-2023.

"Quand je suis arrivé, j'ai pris la décision que ces primes seraient données aux joueurs. Elles étaient dues, donc pour moi toute chose qui est due est faite pour être payée. Et puis, avec l'effort et la volonté qu'avaient mis les joueurs en début de saison dans ce brouhaha et dans ce flou, il était pour moi une évidence qu'il fallait régler ces primes", se justifie le président du club.

250 000 euros de primes qui posent problème

Le versement de ces primes a donc été ajouté à l'exercice 2023-2024 après leur paiement au mois de novembre, "en totale transparence". "Pour moi, il est hors de question qu'il y ait quoi que ce soit de flou ou d'artificiel dans les comptes", poursuit-il. 

Toutefois, de nouveau, les éléments communiqués aux instances dirigeantes du rugby vont s'avérer en décalage avec la situation réelle du club. 

"Pour 2023-2024, j'avais déclaré un budget de pertes de 600 000 € sur la saison, qui s'est augmenté effectivement de ces 250 000 euros que j'ai dû provisionner pour moi. Donc ce qui fait un atterrissage à moins 900 000 €", concède l'entrepreneur.

Patrick Goffi assure que cet égard sera réduit, "à condition que [le club] réalise l'ensemble de [ses] partenariats". Il ajoute qu'une caution de 1,4 million d'euros a été déposée pour garantir le déficit.

"J'ai bon espoir d'améliorer cette situation mais qui est tout à fait correcte et inespérée après un déficit de 4,5 millions", se défend le président du FCG.

Échanges tendus avec la Ligue

Sans pointer du doigt ouvertement les responsabilités, il reconnaît avoir "pris parti aveuglément" pour l'ancienne direction. "On m'a présenté une situation, celle qui était présentée à la [Ligue], et moi c'est pareil, j'ai eu la surprise. Mais j'étais engagé et je ne suis pas homme à faire demi-tour", dit-il. 

"J'ai ferraillé durement avec les gens de la Ligue, peut-être que cela les a irrités et que les sanctions que l'on a aujourd'hui sont suite à ça, mais je pense que ce sont des professionnels et que l'on doit rester dans le cadre de ce qui est normal et honnête. Et cette sanction, je le redis, je la trouve très lourde", insiste le dirigeant grenoblois.

Huit victoires pour les Grenoblois 

La décision est d'autant plus "amère" pour le FCG que sportivement, le club retrouve des couleurs. Il a signé quatre succès consécutifs avant de s'incliner, ce vendredi à domicile face à Nevers (27-37).

Au classement, les Grenoblois ont donc été parachutés à la quatorzième place avec 24 points malgré huit victoires. Sans toutes leurs pénalités, ils devraient être cinquièmes, à égalité avec Mont-de-Marsan.

Patrick Goffi dit avoir échangé avec les joueurs et leur a demandé de "ne regarder qu'une chose : c'est devant et ne pas regarder le classement, faire son job et gagner les matches. À la fin de la saison, à la fin de toutes les discussions, on verra où sportivement on se situe. On travaille avec les équipes du club tous les jours pour redresser la barre", conclut-il.

Les Grenoblois ont par ailleurs écopé de 10.000 euros d'amende avec sursis. Une sanction dont ils feront également appel.

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