Une pétition en ligne en faveur du retour du professeur Klaus Kinzler, suspendu par la direction de Sciences Po Grenoble mi-décembre, a rassemblé plus de 11 500 signatures, à la date de ce mardi 4 janvier. L'enseignant de civilisation allemande avait été écarté suite à des propos jugés diffamatoires.
Une pétition en ligne, lancée fin décembre, qui demande le retour du professeur Klaus Kinzler à l'IEP Grenoble, a rassemblé plus de 11 500 signatures à la date de ce mardi 4 janvier.
Ce professeur de civilisation allemande avait été écarté de l'IEP par sa direction, mi-décembre, suite à des propos jugés diffamatoires à l'encontre de l'établissement.
Dans de récentes interviews, il aurait porté atteinte à l''"intégrité professionnelle de ses collègues de travail", selon la directrice Sabine Saurugger. Dans un entretien, le professeur avait notamment estimé que Sciences Po Grenoble "est devenu un camp de rééducation".
A l'origine de cette polémique : des étudiants ont accusé le professeur d'avoir tenu des propos jugés islamophobes, au printemps 2021. Depuis, l'affaire continue d'agiter les milieux universitaire et politique. Dans des interviews, l'enseignant accuse même un "noyau dur" de collègues, adeptes selon lui des théories "woke", d'endoctriner les étudiants, et la direction de l'IEP de laisser faire.
"Une campagne de stigmatisation"
Les auteurs de la pétition expliquent que le professeur a été victime "d'une campagne ad nominem de diffamation et d'intimidation" et qu'il aurait subi "une mesure disciplinaire de mise à pied en même temps qu’une campagne de stigmatisation".
Le communiqué exhorte également le ministre à "prendre toute disposition afin que la politique reste en dehors de nos universités comme c’est normalement et juridiquement le cas dans notre enseignement" afin, notamment, de revenir à une "situation préexistante".
"Une erreur formelle" pour Jean-Michel Blanquer
Jean-Michel Blanquer avait lui-même réagi à cette suspension. "Je pense qu'il y a une erreur formelle dans le fait de l'avoir suspendu", avait-il affirmé lors d'une interview sur la chaîne LCI.
Le ministre était "certain que la priorité n'est pas de sanctionner ce monsieur". Il avait ensuite continué de prendre largement position contre cette suspension et avait recommandé de ne pas confondre "victimes" et "coupables" dans cette affaire.
Contactée, la direction de Sciences Po Grenoble n'a pas encore souhaité réagir aux propos du ministre et à la publication de cette pétition en ligne.