"En six mois, les élèves ont beaucoup perdu" : la rentrée scolaire vue par trois enseignants d'Isère et de Savoie

A la veille de la rentrée scolaire, mardi 1er septembre, trois enseignants d'Isère et de Savoie ont livré leurs impressions sur cette année particulière pour les élèves, en raison de l'épidémie de coronavirus.

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Tout le monde sera masqué ! La rentrée scolaire de ce mardi 1er septembre sera forcément particulière pour les directeurs, enseignants, élèves partout en France, en raison de la pandémie de Covid-19. En ce jour de pré-rentrée, des enseignants d'Isère et de Savoie évoquent leurs espoirs, leurs craintes et ce que le confinement a changé.

Marc Durieux, enseignant et sécretaire général UNSA - éducation : "La rentrée va se passer dans le stress et l'anxiété"

 

"Nous avons vu pendant le confinement qu'il a été très difficile d'avoir les enfants à distance sur les plateformes, il faut revenir avec eux, cela fait entre deux et six mois qu'on n'a pas vu d'élèves. En six mois, ces élèves ont beaucoup perdu, donc il faut avoir des enseignants proches d'eux et éviter de faire partir des enseignants pendant la première période scolaire qu'ils soient ici et avec eux pour remédier aux difficultés.

Dès le mois de juin, on savait que ça allait être complexe. Cette distanciation avec les apprentissages était inhabituelle pour les enseignants, on n'a jamais vu ça. Le fait d'être loin fait que les apprentissages ne se font pas.
 

Il va y avoir des problèmes de communication entre élèves et enseignants


L'éducation nationale n'est pas une bulle en dehors de la société. Cela pose une difficulté supplémentaire : il va y avoir des problèmes de communication entre élèves et enseignants, notamment avec les plus petits en maternelle, avec les élèves en difficulté notamment auditive. Il y a des enseignants pour qui la gestuelle du visage peut être différente de d'habitude, ils ne se feront pas comprendre par les élèves eux-mêmes.

Je ne fais pas forcément partie des pessimistes. La rentrée va bien se passer, mais dans le stress et l'anxiété, parce qu'on a peur de ce virus, de ce retour d'une deuxième lame qui peut venir."

 

Cédric Brunier, professeur d'histoire-géographie au collège La Lauzière, à Val-d'Arc (Savoie) : "L'occasion de proposer des choses nouvelles"

 

"Pour moi, l'une des priorités c'est le suivi des élèves, elle est d'ordre pédagogique d'abord. Dans les premières semaines, on devra être très vigilants sur les élèves les plus en difficulté, repérer les élèves qui ont le plus souffert de cette mise à distance, au point de vue des connaissances et des compétences. Il faut également penser à la dimension sociale, très importante. Le fait de se retrouver pour cette rentrée va permettre aux enseignants de suivre, de compléter le suivi pour être au plus près des élèves en difficulté, proposer du soutien, de l'aide plus personnalisée, des exercices adaptés, favoriser ce qui permettrait de donner plus d'assurance et de sérénité à l'élève.

On doit sensibiliser, intéresser, les faire progresser, on sait que tout le monde n'a pas eu accès de la même façon aux ressources numériques, aux documents, le défi est là, c'est une vigilance d'ordre sociale, et en termes de savoir, de compétences.
 

Il faut créer une bulle qui puisse rassurer l'enfant.


Le masque est un impératif sanitaire, c'est une évidence, ça peut être l'occasion de proposer des choses différentes, de travailler sur des formes d'expressivité, utiliser plus la gestuelle, le regard... C'est l'occasion de se remettre en question, de proposer des choses nouvelles. On comprend qu'après cette période difficile, pour les jeunes, c'est important de se retrouver, d'échanger, de trouver une dynamique. 

La rentrée pourrait être différente au niveau des relations avec les parents d'élèves. Il faut continuer à entretenir ces échanges. C'est la base de tout : l'élève, l'enfant a besoin d'être rassuré à la maison, en classe, avec les copains... Il faut créer une bulle qui puisse rassurer l'enfant."
 
 

Angélique Lebon, professeure de français au collège La Lauzière, à Val-d'Arc (Savoie) : "Tout le monde n'a pas le même accès au numérique"


"On a tout le protocole à mettre en place. On l'a commencé dès le déconfinement donc on a l'habitude. Le plus important maintenant, c'est de faire un état des lieux pour voir où en sont les acquis, les savoirs des élèves pour mettre en place du soutien scolaire, les aider au mieux.

En fonction des familles, tout le monde n'a pas le même accès au numérique, certains élèves ont besoin de la présence du professeur de la classe pour avancer. Avec le masque, il manque des expressions du visage, d'où l'importance d'utiliser le corps, la gestuelle, les yeux. Je pense aux élèves qui vont devoir porter le masque toute la journée et pour qui ça peut être difficile. Si on peut avoir des heures de soutien en petit groupe, qu'on puisse espacer les élèves, poser le masque un petit moment pour respirer et parler plus facilement, ce sera important pour le bien-être des élèves."
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