Squat du quartier de la gare à Grenoble : la ville saisit le tribunal administratif en référé

La ville de Grenoble a saisi le tribunal administratif en référé conservatoire pour régler en urgence le problème du bidonville de la rue Jean Macé. Elle a mis à disposition de l'Etat un bâtiment pour reloger les squatteurs menacés d'expulsion et ne comprend pas le refus de la préfecture.

La ville de Grenoble a saisi le tribunal administratif en "référé conservatoire ou mesures utiles" pour régler rapidement le problème du bidonville de la rue Jean Macé. Un squat occupé par plus d'une centaine de personnes qui est sous le coup d'un arrêté d'expulsion depuis début juin. La ville propose un relogement, la préfecture refuse.

Voilà presque un an maintenant que des abris de fortune ont vu le jour dans le quartier de la gare. Plusieurs familles, majoritairement issues de la communauté rom, vivent dans des garages avec de nombreux enfants, dans la plus grande précarité. Une situation qui a créé de multiples tensions avec les habitants du quartier. Le propriétaire du terrain a demandé l'expulsion à la préfecture.

>> Revoir le reportage de Florine Ebbhah et Jérôme Ducrot réalisé le 8 juin dernier 

Grenoble : les habitants du bidonville Jean Macé menacés d'expulsion

Cette situation a fait l’objet de nombreux échanges entre les associations (Ecole Ici et Maintenant, Médecins du Monde, Fondation Abbé Pierre, Fédération des acteurs de la Solidarité), la ville de Grenoble, la métropole et les services de l’État depuis mars dernier. Dernièrement la ville a proposé de mettre gratuitement à disposition de l'Etat un bâtiment pour reloger ces personnes. Mais la préfecture a refusé "en raison de différences d’appréciation quant au caractère inconditionnel de l’hébergement d’urgence des personnes" estime Yann Mongaburu, conseiller municipal délégué à l’urbanisme transitoire.

Selon lui, "une expulsion s’accompagne de droits : ceux du propriétaire de jouir de son bien évidemment et ceux des personnes sans abri tout autant". Il dénonce "l’inaction de l’Etat" et décide de faire appel à la justice "pour garantir la protection des plus vulnérables et arrêter le jeu cynique de la patate chaude".

Contactés, la préfecture de l'Isère indique avoir "reçu de la ville de Grenoble une proposition, tardive, de mise à disposition d'un bâtiment lui appartenant pour y reloger les occupants du squat Jean Macé". Dans un communiqué adressé à la rédaction de France 3, elle précise : "il n'était pas techniquement possible d'organiser l'hébergement des familles dans cet immeuble de bureaux. Pour autant, la préfecture travaille, hors de toute polémique, à l'élaboration de propositions permettant la mise à l'abri des personnes vulnérables et l'évacuation du site dans les plus brefs délais, en application de la décision de justice."

Le tribunal administratif de Grenoble a été saisi le 28 juin, l'audience est prévue le 13 juillet.

 

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