Des tensions entre des membres du syndicat étudiant UNI et des opposants à la tenue d'une conférence, où était invité le maire de Voiron Julien Polat (divers droite), ont éclaté sur le campus universitaire de Grenoble, ce jeudi 9 mars en fin d'après-midi.
Les forces de police sont intervenues en nombre, ce jeudi 9 mars en fin d'après-midi, sur le campus universitaire de Grenoble, situé à Saint-Martin-d'Hères. Plus précisément aux abords du bâtiment Stendhal, où devait se tenir une conférence organisée par le syndicat étudiant UNI, marquée à droite.
À cette occasion, l'Union nationale interuniversitaire avait décidé d'inviter le maire de Voiron, Julien Polat (divers droite), pour évoquer les "différentes fonctions d'élu et son parcours", explique un communiqué du syndicat.
Or, cette conférence a été annulée et la venue de l'édile reportée à une date ultérieure. En cause : les "risques de sécurité particulièrement importants évoqués par la préfecture de l'Isère", selon les termes du syndicat.
Un appel à la mobilisation contre la conférence
Plusieurs autres syndicats et groupes d'étudiants s'étaient, en effet, opposés à cette conférence à cause de la présence de Julien Polat. Le maire de Voiron, également vice-président du conseil départemental de l'Isère, avait apporté son parrainage au candidat d'extrême-droite, Eric Zemmour, lors des dernières élections présidentielles.
"Le pseudo-syndicat étudiant UNI organise à 17h sur le campus un meeting avec le maire LR Julien Polat, qui en 2022 avait offert son parrainage à Éric Zemmour. Il est inacceptable que notre université offre une tribune à de telles idées", avait indiqué la CGT Université de Grenoble, sur Twitter.
Le syndicat avait appelé "à rejoindre le rassemblement organisé à 17h par les organisations étudiantes devant le bâtiment Stendhal".
Un retour au calme
La conférence a donc été annulée, mais l'UNI a tout de même décidé d'organiser une réunion d'information avec une cinquantaine d'étudiants : "Des militants antifas ont essayé de pénétrer dans la salle. Ils ont menacé des étudiants", raconte Yvenn Le Coz, responsable de l'UNI Grenoble.
Selon lui, la réunion s'est tenue dans un "climat tendu avec des agressions verbales à la sortie des étudiants". Lors du départ de ces derniers, les militants auraient arrêté le tram pour "les fouiller et tenter de nous agresser", selon Yvenn Le Coz. Personne n'a été agressé physiquement", poursuit-il.
"A la demande du président de l'UGA (l'Université Grenoble Alpes, ndlr) qui craignait une confrontation sur le campus, les forces de l'ordre mobilisées pour la manifestation revendicative de l'après-midi se sont déployées à Saint-Martin-d'Hères, indique la préfecture de l'Isère. Elles ont ensuite quitté les lieux constatant l'absence de troubles et la dispersion rapide du groupe de manifestants."
La préfecture indique qu'aucune interpellation n'a été effectuée. De son côté, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) informe que 150 manifestants étaient présents "au plus fort du rassemblement" . "Une porte d'un bâtiment a été légèrement dégradée, l'université se réserve le droit de déposer plainte", a indiqué la police.