Les membres d'un collectif basé à Grenoble ont tenu à rendre hommage aux personnes mortes dans la rue ou dans l'isolement. Ils ont distribué des fleurs à l'entrée du cimetière du Grand Sablon à l'occasion de la Toussaint.
Quelques prénoms égrenés, ceux des personnes enterrées en une année dans le carré commun du cimetière de La Tronche (Isère). Lundi 1er novembre, les membres d'un collectif grenoblois ont rendu hommage aux personnes mortes dans la rue ou dans l'isolement. Depuis l'an dernier, 23 personnes sont décédées dans ces circonstances.
"Ce n'est pas inutile de s'occuper des autres, de leur mémoire, et surtout de ces personnes qui ont été isolées, dont on ne s'est pas soucié pendant leur vie. C'est un hommage et aussi un devoir de mémoire", estime Elisabeth Calvat, membre du collectif Morts de la rue et personnes isolées.
Des fleurs contre l'oubli
A l'entrée du cimetière du Grand Sablon, les membres du collectif distribuaient des fleurs à ceux qui souhaitaient rendre hommage à ces personnes décédées dans l'isolement. Un geste contre l'oubli, pour commémorer les morts, mais aussi interpeller sur les conditions de vie des habitants de la rue.
"Aujourd'hui, dans notre société, c'est une population dont on ne parle jamais. Ce sont les sans voix, comme disait l'abbé Pierre. Les sans voix, sans droit. Nous, on essaye de relever le défi", assure Michelle Le Mouet du même collectif.
Plusieurs personnes ont tenu à déposer une fleur sur les tombes du carré commun. "Le fait de savoir que certains n'ont personne pour venir se recueillir sur leur tombe, ça nous a touché", témoigne l'une d'elles.
Voilà dix années que le collectif grenoblois organise ce moment de recueillement. Un rendez-vous pour rendre un peu de dignité à ceux qui vivent et meurent dans la solitude et l'indifférence.