Trois hommes sont jugés par la cour d’assises de l’Isère depuis ce lundi pour le meurtre de Mohammed Ghazi, 35 ans, abattu le 9 février 2020 à l’arrière d’une station de lavage de Grenoble. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
C’est un assassinat au mobile mystérieux. Mohammed Ghazi, 35 ans a été abattu froidement dans la nuit du 9 février 2020 à l’arrière d’une station de lavage à Grenoble. Sur le banc des accusés ce lundi 4 mars, trois hommes, Mohamed K., Daoud B. et Abid B., des connaissances de la victime qui se trouvaient à proximité du lieu du crime cette nuit-là.
Tous les trois sont poursuivis pour assassinat et comparaissent devant la cour d’assises de l’Isère. L’enjeu du procès, éclaircir le mobile très flou de l'assassinat, mais aussi analyser les liens qui unissaient les trois suspects et la victime.
"Il y a un flou entretenu pour, d’une manière ou d’une autre, ternir l’image de la victime. Mais nous aujourd’hui, notre rôle de partie civile, c’est de dire qu’il y a un homme qui est mort, quels que soient les liens, peu importe les problèmes qui pouvaient exister entre les uns et les autres. Je crois que rien ne pourra jamais justifier que l’on ôte la vie de quelqu’un, quel que soit le motif", confie Me Sidonie Leblanc, l'avocate de la partie civile.
Guet-apens ?
Plusieurs mois avant sa mort, la victime avait poignardé un autre homme pour une histoire de dette, Mohammed K., sur le banc des accusés aujourd’hui. Ce dernier, en proie aux addictions, a reconnu être l’auteur des tirs.
Devant la cour, il a confié qu’il n’était pas dans son état normal et dit avoir été manipulé par l’un des autres suspects. "Les choses ne sont pas claires. Certains disent des choses à des moments de la procédure, d’autres à d’autres moments de la procédure", confie son avocat, Me Julien Charle. "C’est tout l’enjeu de cette audience de voir quels étaient les liens entre les uns et les autres."
Les deux autres suspects comparaissent aussi pour assassinat. L’un d’eux, Abid B. est soupçonné d’avoir organisé un guet-apens pour piéger la victime. Ce que conteste son avocat, Me Florian Diaz : "On reproche à mon client d’avoir donné ce rendez-vous pour permettre au tireur et à une autre personne de venir abattre la victime. Lui, sa version, et c’est tout l’enjeu de ce procès, c’est de dire qu'à aucun moment il n'a eu connaissance de ce projet criminel et qu'il a encore moins eu la volonté de s’y associer."
Les trois hommes encourent la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat de Mohammed Ghazi. Le verdict est attendu ce vendredi.