À partir du 1er janvier 2025, les agents de la Ville de Grenoble pourront bénéficier d'une rallonge de 30 jours du congé paternité. Cumulé aux 25 jours prévus par la loi, ce congé spécial permettra aux employés d'avoir une durée d'absence quasi-égale au congé maternité postnatal de dix semaines.
Une nouvelle autorisation spéciale d'absence à la Ville de Grenoble. Dès le 1er janvier, les agents de la commune pourront bénéficier de 30 jours supplémentaires, en plus du congé paternité d'une durée de 25 jours prévu par la loi, pour "mieux accueillir l'arrivée d'un enfant".
"On a créé un nouveau droit pour les agents de la Ville de Grenoble qui consiste, pour le père, le deuxième parent, à avoir le droit de s'absenter 30 jours en plus du congé légal dans les six premiers mois de la naissance d'un enfant. Tout cela pour permettre un bon accueil de l'enfant partagé en termes de charge de parentalité", explique Pierre Mériaux, adjoint au maire (Les Ecologistes) de Grenoble en charge du personnel et du dialogue social.
Promouvoir l'égalité hommes-femmes
Cette proposition, qui s’inscrit dans le cadre de la politique d’égalité entre les femmes et les hommes menée par la Ville, a été votée lors du conseil municipal du 16 décembre. Elle vise à garantir un congé paternel ou d’accueil de l’enfant égal au congé maternité post-natal de dix semaines.
C'est un facteur d'égalité professionnelle puisque la plupart du temps, c'était sur les mères que reposait cette charge. Là, on équilibre les choses.
Pierre Mériaux, adjoint au maire en charge du personnel et du dialogue social
"On considérait que le temps qui est aujourd'hui accordé au deuxième parent après l'accouchement et l'arrivée d'un enfant est extrêmement réduit là où, justement, c'est un moment important. C'est une volonté politique, car nous souhaitons qu'à l'arrivée d'un enfant, les deux parents puissent être présents à égalité", détaille Laura Pfister, adjointe au maire à l'égalité des droits et à l'administration générale.
"Donner l'exemple"
Alors qu'un rapport de la Cour des comptes publié vendredi 13 décembre préconisait un allongement et une meilleure rémunération du congé parental pour réduire la demande d'accueil des jeunes enfants, la Ville de Grenoble souhaite "donner l'exemple". "Il est question de dire qu'on peut faire mieux, faisons mieux, allons justement permettre à chacun et à chacune d'être à égalité sur ces questions-là. On vient porter un plaidoyer sur ces questions", confie l'adjointe au maire.
Pour Pierre Mériaux, ce congé qui pourra être pris de manière continue ou discontinue dans les six premiers mois de la naissance d'un enfant, est "un facteur d'égalité professionnelle puisque, la plupart du temps, c'était sur les mères que reposait cette charge. Là, on équilibre les choses".
Quand un enfant arrive, que ce soit le premier ou le deuxième, il y a énormément de choses à faire à la maison. On a également besoin de temps pour s'habituer à la présence de cet enfant.
Edwin Hatton, chef de projet espaces publics à la Ville de Grenoble
Pour Edwin Hatton, chef de projet espaces publics à la Ville de Grenoble, il s'agit d'une bonne nouvelle. Ce père de deux enfants âgés de 3 et 6 ans, travailleur indépendant avant son intégration à la municipalité, avait dû mettre en pause son activité professionnelle au moment de la naissance de ses enfants.
"J'aurais été très ravi d'avoir un congé paternité deux mois après la naissance parce que quand un enfant arrive, que ce soit le premier ou le deuxième, il y a énormément de choses à faire à la maison. On a également besoin de temps pour s'habituer à la présence de cet enfant", témoigne l'agent municipal.
Pour beaucoup de parents, à la naissance d'un enfant, "c'est tout un rythme qui change, une organisation familiale à revoir. Et c'est important d'avoir du temps pour cela et pour que les tâches soient partagées entre les deux parents", ajoute Edwin Hatton.
Des congés spéciaux pour la santé menstruelle et des affections de longue durée
Quant à la mise en place de ce congé spécial, l'adjoint en charge du personnel et du dialogue social assure que celui-ci "n'impactera pas l'organisation" de l'administration. "On fonctionne avec des équipes de travail qui sont assez solidaires, un management qui est à l'écoute des agents, donc quand un père souhaitera prendre ses congés, c'est l'équipe qui s'organisera pour pallier cette absence", précise Pierre Mériaux.
Alors que l'élu souligne "une politique de gestion du personnel qui innove", cette approche a déjà permis de prendre d'autres mesures pour le bien-être des agents municipaux. En effet, les conseillers municipaux avaient voté, l'année passée, en faveur de deux autorisations spéciales d'absence liées à la santé menstruelle ainsi qu’à l’état de santé des agents.
C'est dans la même logique que nous avons créé un congé santé menstruelle pour les femmes qui souffrent de règles douloureuses et un congé spécial pour les agents qui ont des affections de longue durée.
Pierre Mériaux, adjoint au maire en charge du personnel et du dialogue social
"C'est dans la même logique que nous avons créé un congé santé menstruelle pour les femmes qui souffrent de règles douloureuses et un congé spécial pour les agents qui ont des affections de longue durée, qui doivent subir des soins médicaux à l'hôpital ou en clinique, pour leur permettre de se libérer plus facilement pour traverser cette période de leur vie qui peut être compliquée", rappelle l'adjoint au maire en charge du personnel et du dialogue social.
Avant son application, cette autorisation devra d'abord passer l'étape du contrôle de la légalité. "Il y a toujours la préfecture qui peut nous dire qu'elle n'est pas d'accord. On verra bien ce qu'elle fera, j'espère qu'elle verra cela comme une avancée", conclut Laura Pfister.