L'association grenobloise Soleil rouge propose, depuis plus de 20 ans, aux enfants hospitalisés de se changer les idées grâce à la visite de clowns. Des visites presque entièrement financées grâce aux dons du public et des entreprises. Mais avec l'inflation, ses ressources sont en baisse.
Des clowns malicieux et un brin déjantés pour redonner le sourire aux enfants hospitalisés du CHU de Grenoble. Chaque semaine, ces artistes du rire rendent de précieuses visites aux jeunes patients pour les aider à surmonter la maladie.
"On a souvent cette image que pour être clown, il faut juste mettre un nez rouge, une perruque, des grandes chaussures et c'est parti. En fait, le travail est beaucoup plus fin que cela. On adapte notre type d'humour à chaque enfant. Ce n'est pas pareil de faire rire un bébé ou 50 personnes dans un hall d'entrée", assure Véronique Tuaillon, clown de l'association Soleil rouge. "C'est très précis comme métier, c'est un vrai travail."
Les clowns sont des comédiens professionnels rémunérés par Soleil rouge. "Pour effectuer nos interventions, nous avons suivi une formation artistique, mais aussi médicale. Nous essayons d'être au plus juste dans nos interventions", ajoute Olivier Boujon, clown auprès de la même association.
Les dons en baisse
Depuis 20 ans, Soleil rouge finance ces animations à l’hôpital grâce aux dons du public et au mécénat. Elle organisait une grande journée de concerts de jazz dimanche 22 octobre à Saint-Ismier (Isère) pour récolter des fonds afin de rémunérer les clowns. Car avec l’inflation, les dons ont fortement diminué en volume et en valeur.
"Il est important pour nous de promouvoir l'association, rappeler quelle est son importance. Un enfant qui rit augmente ses chances de guérison. Des études médicales attestent du bienfait du rire, de maintenir le moral pour faire diversion à la douleur, faire diversion à l'angoisse, aussi bien pour les soignants que les parents et les enfants", témoigne la directrice de l'association, Christiane Meyer-Poulat.
Soleil rouge permet chaque année à 9 000 enfants de profiter de ces rencontres avec les clowns. Le nombre d'interventions a été réduit ces dernières années, faute de financement suffisant. "Si on pouvait venir voir les enfants plus souvent, ça serait bien. Ils en ont envie, on en a envie et les soignants aussi", espère Véronique Tuaillon.
Leurs prestations apportent du réconfort aux jeunes patients, mais aussi à leurs parents. "Ma fille a bénéficié de la visite des clowns quand elle était hospitalisée. Leur passage tous les jours, c'était important, pas seulement pour elle mais pour moi aussi. Eux, ils nous faisaient sourire", se rappelle Anissa Boumechache. Le public peut faire un don pour soutenir Soleil rouge sur le site de l'association.