Soutien, solidarité, bienveillance, invitée à La Grande Motte, sur le plateau de l'émission "Vous êtes formidables" présentée par Ariane Brodier, Annie Séquier-Blanc, présidente de "La Pasquière", nous explique le rôle et l'importance de cette maison d'accueil pour familles de personnes hospitalisées. Entretien.
Depuis 47 ans, La Pasquière accueille, soutient et accompagne les familles de malades hospitalisés. Créée par quatre femmes, visiteuses d'hôpital, cette maison d'accueil reçoit aujourd'hui de plus en plus de personnes. "La maison a ouvert le 1ᵉʳ janvier 1978. Ça fait 46 ans que la maison existe et qu'elle fonctionne, et on a ouvert, le 2 septembre, une nouvelle Pasquière", explique Annie Séquier-Blanc, présidente de l'association.
Cette nouvelle maison dédiée aux parents d'enfants hospitalisés a ouvert près du CHU de Montpellier. Elle répond à un véritable besoin pour les familles résidant à plusieurs centaines de kilomètres de l'hôpital. Sur le plateau de l'émission "Vous êtes formidables", Annie Séquier-Blanc nous explique le rôle et l'importance de ces maisons d'accueil. Entretien.
"C'est tout sauf un hôtel, c'est une vraie maison"
Près de la plage, à La Grande Motte, dans un décor de fêtes, Annie Séquier-Blanc, répond aux questions de l'animatrice Ariane Brodier.
Ariane Brodier : Peux-tu nous parler du rôle de La Pasquière ?
Annie Séquier-Blanc : Alors, le rôle de La Pasquière, c'est un rôle d'hébergement, mais pas que. Il est important de le rappeler : un malade n'est pas seul. Il y a toute une famille qui l'accompagne et qui a besoin de soutien. On ne se contente pas de donner la clé. D'ailleurs, j'ai coutume de dire que c'est tout sauf un hôtel, c'est une vraie maison. Ça veut dire qu'il y a des parties communes, les cuisines, la salle à manger, le salon, et des parties individuelles, chambres, salle de bain, etc. Et pourquoi ce n'est pas un hôtel ? Parce qu'il y a une fonction d'accueil, d'accompagnement, de soutien. Il y a des ateliers, par exemple, de bien-être, il y a des cours de yoga, il y a des séances de sophrologie qui sont proposées gratuitement par des professionnels et des bénévoles qui interviennent à La Pasquière.
Ariane Brodier : À l'heure actuelle, il existe deux maisons : une maison des familles, qui est située derrière l'hôpital Saint-Éloi et plus récemment, vous avez ouvert une maison des parents, qui est située dans un site qui appartient au CHU, et qui est entièrement dédiée aux parents d'enfants hospitalisés. Vous pouvez accueillir combien de familles et combien de personnes dans chaque maison ?
Annie Séquier-Blanc : Alors, dans "La maison des parents", on a 10 chambres, et on peut accueillir 23 personnes, parce qu'il y a des chambres et des suites familiales pour pouvoir accueillir le papa, la maman et les frères et sœurs.
Faire le lien entre la famille et les personnes hospitalisées
De nombreuses études ont montré que le rôle de la famille et de l'entourage, auprès des personnes hospitalisées, influence la capacité d'observance, c'est-à-dire la capacité qu'a un malade à supporter les traitements.
Annie Séquier-Blanc : À "La Pasquière", nous avons beaucoup de parents d'enfants qui ont la leucémie. On sait que la leucémie implique des chimiothérapies, mais aussi des ponctions lombaires, qui sont des examens très invasifs et douloureux. Le fait d'avoir son papa et sa maman, le plus souvent, à ses côtés, permet à l'enfant de mieux accepter l'hospitalisation, la durée des soins. On parle de temps long, quand on parle de ces maladies.
Ariane Brodier : Le site de Montpellier, tu le disais, se trouve à proximité du CHU et dispose donc d'une maison des parents. Est-ce qu'il y a un soutien psychologique pour ces parents d'enfants hospitalisés ?
Annie Séquier-Blanc : Au sein même de La Pasquière, non, parce que la plupart des services comme
l'oncologie, la pédiatrique mettent en place un certain nombre de choses pour soutenir psychologiquement les familles. Par contre, nous, nous les accompagnons à travers des ateliers. Par exemple, tous les dimanches matin, il y a un atelier cuisine. Nous essayons de casser le rythme de ces journées qui sont longues, pesantes, parfois difficiles, avec des hauts et des bas. Il y a des jours où l'enfant va beaucoup mieux, d'autres jours où l'enfant va beaucoup moins bien. Et ça, à la maison des parents, on le sent, et on sait garder la juste distance, mais aussi la juste empathie.
Ariane Brodier : Est-ce que les enfants hospitalisés peuvent sortir de l'hôpital et venir passer du temps à la maison des parents ?
Annie Séquier-Blanc : C'est une possibilité, oui. On peut envisager que l'enfant puisse avoir une sortie d'une heure ou deux pour venir prendre un goûter avec ses frères et sœurs. On a d'ailleurs des enfants, à La Pasquière, maison des familles, qui sont là, qui sont hospitalisés depuis un an et six mois. Il y a une petite fille tunisienne qui a la leucémie et un petit garçon marocain qui a une leucémie aussi. Pour des raisons économiques, parce que les familles ne peuvent pas rentrer dans leur pays, elles vivent à La Pasquière.
Ariane Brodier : Comment peut-on vous aider ? Comment fait-on pour contacter l'association ? Et enfin, de quoi vous avez besoin ?
Annie Séquier-Blanc : Alors, on a essentiellement besoin de dons. Une cagnotte en ligne sur HelloAsso est disponible. Vous pouvez aussi adresser directement les dons à la maison des parents, ou en passant par notre site. Si vous souhaitez vous engager et devenir bénévole, n'hésitez pas à nous contacter via notre site internet.
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