Comme chaque année, l'Etablissement Français du Sang multiplie les campagnes d'appel aux dons pendant l'été. Les besoins restent constants mais les donneurs se font plus rares. A Grenoble, l'EFS tente de trouver de nouvelles personnes pour que les stocks n'atteignent pas les seuils critiques.
Il suffirait de peu de choses pour que, chaque été, l'Etablissement Français du Sang, n'ait pas besoin de lancer sa campagne d'appel aux dons.
"Actuellement, seulement 4% des Français, qui sont en âge et en capacité de donner, donnent réellement", indique Catherine Manzotti, responsable des prélèvements sur le département de l'Isère.
"Si on passait à 6-7% de la population qui donne, on n'aurait pas de problèmes de stocks, on n'aura pas besoin de mener des campagnes puisqu'on aurait assez de sang", ajoute le médecin.
Pour l'instant, les poches de sang sont encore suffisamment nombreuses pour que la situation ne soit pas critique. Mais les jours passant, de plus en plus de Français vont partir en vacances. Les conditions sont réunies, pour qu'en août, les stocks atteignent des seuils préoccupants.
Des besoins persistants, des donneurs en vacances
"C'est une période assez spécifique, non pas parce que les besoins ont augmenté, nous avons besoin de sang toute l'année, mais parce que nos donneurs assez fidèles et assez réguliers sont en vacances et ils viennent moins. On a besoin de récupérer d'autres donneurs pour pouvoir maintenir nos stocks", confirme Catherine Manzotti.
L'Etablissement Français du Sang a lancé sa campagne, non sans humour, sur les réseaux sociaux.
"Si les donneurs peuvent penser à nous pendant l'été, il y a des besoins persistants, donc il faut continuer à donner. Si vous ne donnez pas sur votre lieu d'habitation, donnez sur votre lieu de vacances, l'important c'est qu'il y ait des poches pour donner aux patients", ajoute le médecin.
"Faire quelque chose pour les autres"
A la maison du don de Grenoble, les fauteuils sont à moitié vides. Mais quelques habitués ont pris place.
"Je viens tous les deux mois, depuis deux-trois ans", confie Denis. "J'avais envie de donner pour les autres, donc c'est ma manière de faire quelque chose pour les autres. Tout le monde peut le faire. Cela ne coûte rien, juste du temps", dit-il.
Gilles donne lui depuis plus de quarante ans. "J'ai eu quelqu'un dans ma famille qui a eu une leucémie, qui a eu énormément besoin de sang et depuis j'ai toujours donné mon sang. J'ai commencé quand j'étais étudiant et maintenant je continue de manière régulière".
Les hommes peuvent donner jusqu'à six fois par an, les femmes quatre fois.
Pierre réalise sa première prise de sang. "Je suis venu avec un ami. Il m'a dit, après le travail : 'viens, on y va, c'est ouvert'. Et voilà, en une heure c'est fait", dit-il.
Le don de plasma, essentiel pour les malades
Cet été, l'EFS sensibilise également au don de plasma. "C'est un don qui va devenir de plus en plus important pour la fabrication de médicaments dérivés du sang", explique Catherine Manzotti.
"C'est un enjeu très très important avec une forte demande de ces médicaments dérivés du sang pour des malades qui ne peuvent pas bénéficier d'autres médicaments".
En Isère, les équipes de l'EFS vont se déplacer dans tout le département en juillet, et en août, pour organiser des collectes mobiles au plus près des vacanciers.