Alors que l'équipe de France de hockey sur glace vise le maintien en élite aux championnats du monde en Finlande, l'ancien capitaine des Bleus, Damien Fleury, revient sur son parcours sous le maillot tricolore. Il a annoncé sa retraite internationale mais reste aux avant-postes de l'attaque des Brûleurs de Loups de Grenoble.
Il a été de toutes les belles histoires de l'équipe de France de hockey sur glace, ces dernières années. Pendant près de quinze ans, l'attaquant des Brûleurs de Loups de Grenoble a porté le maillot tricolore et le brassard de capitaine. Mais Damien Fleury ne patinera plus en bleu, l'emblématique numéro 9 a annoncé sa retraite internationale.
"Une décision pas facile à prendre", confie-t-il "mais depuis que je l'ai prise, je me sens libéré", admet Damien Fleury. "Au bout d'un moment, on sent la fatigue et on n'a qu'une envie, c'est de se poser et de profiter un peu de sa famille", poursuit-il.
Damien Fleury a participé aux onze derniers Mondiaux. L'équipe de France, classée 13e nation mondiale, n'a jamais fait mieux qu'une qualification pour les quarts de finale. Ce fut le cas en 2014. Damien Fleury se souvient avoir battu le Canada, l'une des très grandes nations du hockey.
"On a su gagner contre de grosses nations et c'était vraiment la cerise sur le gâteau, c'était des moments géniaux et des moments inoubliables. Mais l'objectif principal de l'équipe de France, c'était le maintien", raconte l'ancien capitaine tricolore.
Les Jeux Olympiques, son plus grand regret
En 2013, lors du Mondial à Helsinki, les Bleus avaient signé une victoire contre la Russie, la première de leur histoire. "On ressent de la fierté parce que c'est tellement de travail, de sacrifices pour arriver à rivaliser face à ces grosses nations. Quand on les bat, c'est encore un cran au-dessus et c'est magique", dit-il dans un sourire.
Les grandes joies se sont mêlées aux grandes peines. Avec les Bleus, Damien Fleury n'aura jamais patiné sur la glace olympique. Pour les Jeux de Pékin, le parcours de l'équipe de France s'est arrêté, une nouvelle fois, lors du tournoi de qualification, après une défaite contre la Lettonie. "Je n'ai jamais autant pleuré à la fin d'un match de hockey", explique l'ancien capitaine.
C'est une frustration énorme et une ligne qui manque à mon palmarès
Damien FleuryAncien capitaine de l'équipe de France de hockey
"C'est sûr que les Jeux Olympiques, c'est une énorme déception. La dernière participation de l'équipe de France aux JO, il me semble que c'était Salt Lake City, en 2002. On est passés tellement proche. Je crois que pour la qualification pour Sotchi, on perd contre la Norvège à deux minutes de la fin. Lors de la qualification pour les derniers JO, on perd contre les Lettons 2-1 alors qu'on avait fait un super match. Honnêtement, on aurait mérité bien mieux que ça. Ça a été une frustration énorme et c'est sûr que c'est une ligne qui manque à mon palmarès", regrette l'attaquant grenoblois.
Continuer à patiner avec les Brûleurs de Loups
A 37 ans, Damien Fleury n'envisage pas de raccrocher définitivement les patins. "J'aime encore le hockey, j'aime le club de Grenoble et je me sens encore capable d'apporter de belles choses donc j'espère encore avoir quelques saisons devant moi", dit-il.
Avec les Brûleurs de Loups, Damien Fleury a connu le bonheur de devenir champion de France par deux fois, en 2019 et en 2022. "Le titre, en 2019 à Rouen, ça faisait dix ans, je crois, que le club n'avait pas remporté la ligue Magnus. Ça a été un moment inoubliable, surtout que cela va jusqu'au match 7 dans une patinoire de Rouen pleine à craquer avec une ambiance de fou, un scénario de match incroyable donc ça a été un moment de folie", se souvient-il.
Cette année, les Grenoblois ont perdu leur titre, revenu aux Dragons de Rouen. "C'est un énorme regret vu comme cela s'est terminé. En plus, personnellement, je n'ai pas pu jouer les deux derniers matches. Cela a été un moment compliqué à vivre. Là, ça y est, je commence à passer à autre chose", indique Damien Fleury.
L'attaquant grenoblois a écopé de six matches de suspension après des accrochages avec les arbitres. Il a donc assisté, sur le banc, à la défaite des Brûleurs de Loups en finale.
"Ce sont des injustices, je dis les choses, j'essaye de faire en sorte que le hockey français progresse et malheureusement si on reste dans cette dynamique-là, on n'y arrivera pas. J'ai envie de faire bouger les choses, mais malheureusement, je le paye cash", conclut-il.