Le village de Montalieu-Vercieu, en Isère, porte plainte contre l’association Paysages de France pour préjudice d’image et atteinte à la réputation, après que celle-ci lui a attribué le prix "France moche". Le maire réclame 3,3 millions de préjudice, soit 1000 euros par habitant.
3,3 millions d’euros, c’est la somme que réclame le maire de Montalieu-Vercieu, en Isère. Il a porté plainte contre l’association Paysages de France pour préjudice et atteinte à la réputation. Cette association est à l’origine d’un classement paru en octobre dernier qui classait la commune avec trois autres en France, "ville moche de France".
Préjudice d'image et de notoriété
En cause : les nombreux panneaux publicitaires qui ornent les rues et les façades de maisons de Montalieu-Vercieu. Le maire (sans étiquette) de ce village d'un peu plus de 3 000 habitants n’avait, à l’époque, pas souhaité s’exprimer. Aujourd’hui, il dit ne pas vouloir en rester là : "On considère qu’il y a un préjudice important d’image et de notoriété", nous dit Christian Giroud.
Il a porté plainte et réclame 3,3 millions d’euros, soit environ 1000 euros par habitant pour le préjudice causé par ce classement, et les nombreux articles parus dans la presse : "On gère une base de loisirs qui reçoit 300 000 personnes par an et elles ont enregistré une baisse de fréquentation. Il y a une baisse des réservations dans les agences immobilières et chute de l'activité pour les commerces de la ville. Dans cette histoire, nous sommes plutôt les victimes et les innocents", déplore le maire.
Soutenu par les habitants
Le maire, soutenu par les habitants de son village, dénonce la méthode utilisée par l’association pour établir ce classement. Le palmarès est basé sur des photos de panneaux publicitaires aux abords de la ville envoyées par des adhérents de l'association : "J’ai l’impression qu’ils se sont arrêtés sur des panneaux publicitaires sur un rond-point à l’entrée de la ville. Vous traversez Montalieu, c’est un village en pierre, ça reste quand même une commune mignonne. Ce n’est pas normal que l’on juge une commune comme ça", explique Claire, une habitante de la commune.
D’autres habitants se réjouissent que la municipalité réagisse enfin : "C’est bien qu’il aille plus loin pour restaurer l’image de la ville qui est un peu salie et pourquoi pas gagner ce procès et réinvestir dans la commune, pour les jeunes par exemple."
L’audience est prévue le 21 juin prochain au tribunal judiciaire de Grenoble.
Le reportage de Lucie Martin et Maxime Quemener