Pour lutter contre le cyberharcèlement et ses dérives, les gendarmes font de plus en plus de prévention directement dans les établissements scolaires. Les 22 et 23 mars, ils interviennent au collège de Saint-Marcellin, en Isère, pour faire des rappels à la loi et parler des dangers du numérique.
Les jeunes passent en moyenne 3 heures par jour sur les réseaux sociaux. La plupart du temps, ils y partagent innocemment des photos et des vidéos. Mais parfois, ces plateformes servent aussi à relayer des fausses rumeurs, des photos intimes ou des insultes.
"Tout ce que vous mettez sur internet, vous en êtes responsables" rappelle le gendarme David Huguet. Ce jour-là, il fait face à une vingtaine de 3ème, scolarisés au collège de Saint-Marcellin, en Isère.
Les collégiens n’ont pas toujours conscience des conséquences de leurs actes sur internet. Alors pendant une heure, il leur rappelle la loi. L’objectif : les responsabiliser par rapport aux délits qu’ils peuvent commettre et aux sanctions qu’ils peuvent encourir.
"Je pense que tout le monde n’a pas la chance d’être prévenu, reconnaît une élève. Et il faut en parler parce que ça arrive quand même souvent". "Moi ce qui m’a choqué, c’est de voir que le prix des amendes pouvaient changer en fonction de l’âge", ajoute un autre adolescent.
1 adolescent sur 10 victime de cyberharcèlement
En France, 1 adolescent sur 10, déclare avoir été victime de cyberharcèlement.
Les gendarmes accompagnent des victimes de plus en plus jeunes, qui découvrent trop tard qu’une publication sur internet est indélébile.
L’exemple qui revient régulièrement est celui des "nudes", ces photos dénudées qui peuvent être envoyées par une jeune fille à son petit ami. "Quand le couple se sépare, on a déjà eu affaire à des petits amis qui diffusent ces photos intimes sur internet pour se venger, raconte le gendarme. Les parents viennent nous voir pour faire supprimer la photo, sauf qu’une fois qu’elle est mise en ligne, il est impossible de la retirer".
Sensibiliser dès le plus jeune âge
Depuis plusieurs années, chaque brigade possède un référent scolaire comme David Huguet, qui est spécialement formé pour prévenir ces situations. "On essaye d’anticiper et de créer des gens un petit peu plus responsables sur ça, ce qui permettra plus tard de restreindre les dérives qu’il y a. Moi mon but c’est que toutes ces jeunes filles et ces jeunes hommes qui viennent à la brigade ne subissent plus ça".
On devrait presque avoir le permis d’utiliser les réseaux sociaux.
Le collège Le Savouret s’est porté volontaire pour accueillir les gendarmes. Mais ces dérives sont difficiles à contrôler car elles se poursuivent en dehors de l’établissement et souvent à l’insu des parents.
"Quand on leur raconte, ils sont effarés de ce que les gamins ont pu faire, explique Alain Dufour, principal du collège. On a le permis de conduire, et bien on devrait presque avoir le permis d’utiliser les réseaux sociaux".
D’autres ateliers de sensibilisation sont aussi menés auprès des 6ème. En moyenne, les adolescents obtiennent leur premier smartphone à l’âge de 12 ans.