L'application de covoiturage Lane met en relation conducteurs et passagers pour leurs trajets entre la métropole de Lyon et le Nord-Isère. Les lignes ne fonctionnent qu'aux heures de pointe mais depuis le début de la grève contre la réforme des retraites, elles gagnent des usagers.
Son utilisation grimpe en flèche depuis le début des grèves contre la réforme des retraites. Un nouveau service de covoiturage baptisé Lane, expérimenté depuis fin 2018 entre le Nord-Isère et l'agglomération lyonnaise, ambitionne d'améliorer les trajets domicile-travail aux heures de pointe sur cette zone urbaine souvent embouteillée.
Et il comporte quelques différences avec les autres applications de covoiturage. Pour les passagers, pas besoin de réserver son trajet à l'avance, la recherche d'une voiture se fait en temps réel sur des bornes tactiles installées aux arrêts. Il en existe une dizaine en zone urbaine sur la zone desservie par ce service, notamment à Bourgoin-Jallieu, l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry, le parc technologique de Saint-Priest et le quartier de Mermoz à Lyon.
"Ca dépanne, c'est bien pour l'environnement et c'est convivial", résume Suzanna, une passagère. Le système fonctionne grâce à une application mobile, permettant aux conducteurs de signaler leur trajet. Les grèves dans les transports publics ont donné un coup d'accélérateur à ce service qui compte plus 30% de passagers supplémentaires depuis décembre.
Seulement aux heures de pointe
"On s'aperçoit que depuis le début du mouvement social, on a de plus en plus de monde avec nous à la station pour covoiturer", confirme Frédéric, un usager régulier de Lane. L'attente à l'arrêt dure cinq minutes, pas plus, selon les habitués. De plus en plus de Nord-Isérois privilégient cette solution pour se rendre au travail, vers Lyon, sur l'un des dix trajets proposés. Un service gratuit pour les passagers, et le conducteur touche deux euros par personne. Mais la motivation est ailleurs.
"Je suis sensible à l'écologie à mon niveau et si on peut filer un coup de main à quelques usagers, allons-y", ajoute Eric, conducteur. "Ca permet de discuter et de découvrir tous les jours de nouvelles personnes, c'est un bon point. Et quand on regarde sur l'autoroute le nombre de personnes qui sont seules dans leur voiture, on se dit qu'il y a quelque chose à faire là-dessus", ajoute Damien, l'un de ses passagers.
Ce covoiturage urbain ne fonctionne qu'aux heures de pointe. "L'idée c'est de se déplacer là où il y a le plus de monde sur la route, entre 6h30 et 9 heures le matin pour aller vers Lyon, et entre 16 heures et 19 heures vers Bourgoin-Jallieu", expique Elsa Rosset, chargée de communication chez Lane. Le service, financé par des fonds publics à hauteur de 1,4 million d'euros sur trois ans, est expérimenté depuis un an. Son ambition : passer de 5000 à 10 000 utilisateurs en 2021.