Des interpellations ont été menées mercredi 8 novembre dans l'affaire de l'incendie de la gendarmerie de Meylan, en Isère, selon Le Dauphiné Libéré. En revanche, elles concernent le milieu de la délinquance et non pas anarcho-libertaire, comme revendiqué.
Après les incendies en série des gendarmeries en Isère (celle de Grenoble puis de Meylan le 26 octobre), un premier coup de filet a permis d'interpeller 8 hommes ce mercredi 8 novembre.
Petite délinquance
Ces arrestations ont eu lieu dans le cadre de l'enquête ouverte après l'incendie volontaire à la gendarmerie de Meylan. Mais le milieu concerné est celui de la délinquance et non celui de la mouvance extrême-gauche initialement suspectée. Ces arrestations ont été effectuées à Meylan, Grenoble et La Tronche. Le procureur de la République à Grenoble a confirmé ces informations. "Ces hommes ont un profil de droit commun; la piste de l'ultra gauche semble s'éloigner", indique une source proche du dossier, tout en relevant que l'enquête est loin d'être bouclée. L'incendie avait été revendiqué quelques jours plus tard sur un site proche des milieux anarcho-libertaires, par un groupe se présentant comme un collectif de femmes. Or mercredi, seuls des hommes ont été arrêtés.
4 voitures et 1 moto incendiées
Le 26 octobre, quatre voitures et une moto avaient été incendiées en pleine nuit dans l'enceinte de la gendarmerie de Meylan. Les conséquences auraient pu être "dramatiques" si le feu s'était propagé au bâtiment d'habitation voisin, au lieu d'en noircir simplement les façades, avait relevé alors le procureur de la République à Grenoble, Jean-Yves Coquillat. Un autre incendie avait visé quelques semaines plus tôt - le 21 septembre - le garage et des locaux techniques de la caserne du groupement de gendarmerie de l'Isère à Grenoble.Cet incendie, comme celui du 21 septembre, avait été revendiqué quelques jours plus tard sur un site proche des milieux anarcho-libertaires. Et ces incendies avaient suscité l'émoi des autorités judiciaires, qui redoutaient une escalade dans les attaques visant les institutions publiques après plusieurs actions similaires dans la région grenobloise, où la mouvance anarcho-libertaire est traditionnellement très implantée.
Gendarmes et familles visés
M. Coquillat avait jugé "particulièrement inquiétant" que les gendarmes et leurs familles aient été "directement visés". "On n'est pas passé loin d'un drame", avait-il pointé."Nous avons ciblé les voitures privées des flics, au détriment des quelques sérigraphiées, parce qu'on avait envie de s'attaquer plutôt aux individus qui portent les uniformes qu'à leur fonction, plutôt à leurs biens personnels qu'à leurs outils de travail", expliquaient les auteurs de la revendication.
Dans ce contexte, la sécurité des 3.900 casernes de gendarmerie va être renforcée. "Des crédits vont être consacrés à la sécurisation des casernes et une partie du budget immobilier sera orienté sur ce chantier", indique mercredi la direction générale de la gendarmerie nationale.