Plusieurs récents accidents de chasse ont relancé le débat sur la régulation de cette pratique. Yannick Jadot veut l'interdire le week-end et pendant les vacances scolaires. Une proposition que dénonce la présidente des chasseurs de l'Isère.
C'est sa grande passion. La présidente des chasseurs de l'Isère aime ce loisir depuis toujours. Le dimanche, elle traque le petit gibier, des oiseaux, avec son épagneul breton. Pour elle, pas question d'interdire la chasse le week-end.
"Si on ne peut pas aller à la chasse le week-end, on ne peut pas y aller du tout, tranche Danielle Chenavier, présidente de la Fédération départementale des chasseurs de l'Isère. Les chasseurs sont des gens en activité. La moyenne d'âge baisse, elle doit être entre 50 et 52 ans au niveau national. Donc il faut qu'ils puissent chasser le week-end."
Le débat a été relancé par de récents accidents de chasse, dont un grave survenu en Haute-Savoie. Un promeneur d'une trentaine d'années avait reçu une balle en plein thorax à Vallières-sur-Fier. L'auteur du tir, un chasseur de 55 ans qui participait à une battue de sangliers, a été entendu par les enquêteurs.
Réagissant à cet accident, le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a proposé plusieurs mesures. "Il va falloir que la nature soit accessible à tout le monde. J'interdirai la chasse le week-end. J'interdirai la chasse pendant les vacances scolaires", proposait-il le 29 octobre sur BFMTV.
Une idée "sur laquelle on doit avoir un débat"
La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a estimé que "c'est une idée qui à un moment se pose et sur laquelle on doit avoir un débat". "La majorité n'a pas de volonté d'interdire la chasse d'une manière ou d'une autre. Par contre, elle doit être régulée", a-t-elle insisté.
Une journée nationale sans chasse avait été instituée en 2000 par une ministre écologiste. Mais cette mesure avait été abrogée trois ans plus tard, laissant la décision à chaque préfet. En Isère, le jour sans fusil est le vendredi. Mais pour la présidente des chasseurs isérois, "prendre une décision arbitraire au niveau national n'est pas la solution".
"Sur le terrain, il y a des aménagements qui se font entre les chasseurs et les autres usagers de la nature, fait valoir Danielle Chenavier. Par exemple, s'il y a une randonnée pédestre sur une commune, les chasseurs vont souvent être impliqués dans l'organisation. Ils ne vont pas faire de battue ce jour-là."
Une application est expérimentée pour localiser les battues. Elle doit contribuer à réduire les risques d'accidents. Leur nombre a diminué de 40 % en 20 ans, mais on en dénombre encore plus de 150 en moyenne par an, dont 9 sur 10 impliquent des chasseurs. C'est encore trop pour les opposants à la chasse qui veulent partager la nature en toute sécurité.
