Un homme est décédé cette semaine après une intoxication collective au monoxyde de carbone en Isère. Chaque année cet empoisonnement inodore cause la mort d'une centaine de personnes en France. La préfecture de l'Isère et l'Agence Régionale de Santé appellent à la vigilance.
La chronique des intoxications au monoxyde de carbone est devenue quasi quotidienne ces dernières semaines. L'empoisonnement par ce gaz inodore et incolore touche environ 300 personnes par an en Auvergne-Rhône-Alpes, conduisant à la mort de plusieurs personnes.
Dans la nuit de mardi à mercredi, une vingtaine de personnes ont été intoxiquées dans un immeuble d'Allevard en Isère. Un homme de 54 ans est décédé.
Défaillance de chaudière au fioul ou à gaz, utilisation de plaques de cuisson pour se chauffer ou barbecue utilisé à l'intérieur d'un logement : avec la baisse des températures, le risque augmente.
#Prévention | Nous déplorons ces derniers jours en #Isère plusieurs victimes d’intoxication au monoxyde de carbone.⚠️
— Préfet de l'Isère 🇨🇵🇪🇺 (@Prefet38) January 18, 2024
Incolore, inodore et non irritant, le #MonoxydeDeCarbone est un gaz toxique imperceptible.
Restez vigilants et adoptez les bons réflexes pour vous protéger ⬇️ pic.twitter.com/TMabcCWtss
Un contrôle annuel par un professionnel
La préfecture de l'Isère appelle tous les citoyens à la vigilance, rappelant que tous "les appareils de chauffage (chaudière, conduit, chauffe-eau, poêle, cheminée, …) doivent être vérifiés par un professionnel avant l’hiver".
"Le monoxyde de carbone est l’une des principales causes d’intoxication accidentelle en milieu domestique. Chaque année en France, près de 5000 personnes sont exposées à une intoxication au monoxyde de carbone et une centaine en décède. En Isère, ces derniers jours, plusieurs personnes en ont été victimes", indique la préfecture.
Attention aux chauffages d'appoint, barbecues, poêles à pétrole
Les dispositifs de chauffage d'appoint peuvent être particulièrement dangereux s'ils sont placés dans des espaces non ventilés. Les autorités rappellent donc un certain nombre de consignes à respecter pour limiter au mieux les risques d'intoxication :
- les dispositifs de fortune (barbecue, braseros…) ne doivent pas être utilisés à l'intérieur des habitations ;
- les poêles à pétrole doivent être installés dans des pièces ventilées et ne doivent pas être utilisés de façon continue.
- les groupes électrogènes doivent être impérativement installés à l’extérieur des bâtiments et jamais dans des lieux fermés (maison, cave, garage,…)
De manière générale, il est recommandé de renouveler l'air de son logement de manière quotidienne pendant au moins dix minutes.
Maux de tête, nausées, sentiment de fatigue
Imperceptible, le monoxyde de carbone est un gaz inodore, particulièrement dangereux qui peut mener les victimes "en quelques minutes, pour les cas les plus graves, au coma et au décès", rappelle l'Agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes.
"Alors que cette année encore, le coût de l’énergie risque d’occasionner un risque accru d’intoxications, lié à l’utilisation de moyens de fortune pour se chauffer", l'ARS appelle à la vigilance et rappelle les consignes de sécurité.
Le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant très toxique qui prend la place de l’oxygène dans le sang
Agence Régionale de Santé d'Auvergne-Rhône-Alpes
"Le monoxyde de carbone est produit par la combustion incomplète de n’importe quel combustible (bois, charbon, gaz naturel, fuel, essence, propane, etc.)". Il agit "comme un gaz asphyxiant très toxique qui prend la place de l’oxygène dans le sang", indique l'ARS.
Les symptômes vont des maux de tête, aux nausées en passant par un sentiment de fatigue, dans les cas d'intoxication faible.
Dans les cas les plus graves, le monoxyde de carbone entraîne "des vertiges, des troubles du comportement, des pertes de connaissances, un coma, voire le décès. En moins d’une heure, ce gaz peut s’avérer mortel".
470 personnes intoxiquées en 2022 dans la région
En 2022, 470 personnes ont été intoxiquées au monoxyde de carbone dans notre région, selon un recensement effectué par les autorités de santé. Ce chiffre était en augmentation par rapport aux années précédentes, lors desquelles une moyenne de plus de 300 personnes a souffert de cet empoisonnement au gaz.
#MonoxydeCarbone |⚠️Un appareil à combustion encrassé ou mal réglé rejette du monoxyde de carbone. Pour éviter une intoxication, faites contrôler vos installations de chauffage et votre chaudière par des professionnels
— ARS Auvergne-Rhône-Alpes (@ARS_ARA_SANTE) January 18, 2024
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Détecter et réagir
Il existe, par ailleurs, des détecteurs de monoxyde de carbone à fixer chez soi. Dans ce cas, ils doivent comporter sur l'emballage la référence NF EN 50291, un sigle garant de la norme européenne.
En cas de symptômes, il faut aérer au plus vite le logement et appeler de toute urgence les services de secours. Si vous constatez des personnes inconscientes dans une pièce, c'est sans doute que la concentration en monoxyde de carbone est forte. Dans ce cas, évacuez les personnes en restant en apnée dans la pièce. Réintégrer son logement n'est ensuite possible qu'après le passage d'un professionnel.