Un an après le début du mouvement, les gilets jaunes de Crolles occupent l'un des derniers rond-point en France. Toujours mobilisés, ils s'apprêtent à souffler leur première bougie d'anniversaire ce samedi 16 novembre.
A l’entrée de Crolles, en pleine zone commerciale, la cabane des gilets jaunes est installée au pied du panneau annonçant le prix de l’essence, faisant face à un supermarché. Depuis une année, ces irréductibles se rassemblent sur le rond-point du Raffour, devenu symbole de la lutte à l’échelle départementale mais aussi nationale, en témoigne les nombreux articles de presse et reportages relatant leur histoire.
Il est l’un des derniers rond-point occupé par des gilets jaunes en France. Une manifestante insiste d’ailleurs sur le choix de cet emplacement, "pour être vus" de tous.
Artisans, salariés, retraités… ils sont moins nombreux qu’au début mais refusent catégoriquement d’abandonner. "On est toujours là pour notre pouvoir d’achat, parce qu’à ce jour on a rien gagné" commente une gilet jaune, arborant sur son chapeau le chiffre "1" symbole du premier anniversaire du mouvement.
Le 17 novembre 2018, au premier jour du mouvement, Crolles est déjà le théâtre des mobilisations dans le département pour lutter contre la hausse des taxes sur le carburant.
Dès 8 heures du matin, le péage est bloqué, le rond-point du Raffour voit ses premiers gilets jaunes arriver. Ce samedi 16 novembre, les manifestants devraient partir de ce même rond-point pour montrer qu'ils sont "toujours là."
Irréductibles gilets jaunes
Depuis un an, les gilets jaunes de Crolles organisent des assemblées générales dans leur cabane construite sur le flan du rond-point du Raffour, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Grenoble, porte d’entrée de la vallée du Grésivaudan. Des ateliers sont également mis en place pour échanger et débattre sur les thèmes d’actualité, très souvent en lien avec le pouvoir d’achat. La réforme des retraites a notamment été abordée à plusieurs reprises
Cette cabane, faite de palettes, protège ces irréductibles gilets jaunes des aléas météorologiques. Des bâches en plastique sont installées puis démontées chaque soir. Un brasero est très souvent allumé pour ajouter à la chaleur humaine qui règne ici quelques degrés supplémentaires bienvenus.
Dans cette commune de 8 600 habitants, tous ne comprennent pas cette mobilisation sur le long terme. En témoigne une voisine habitant à quelques mètres du rond-point, lorsqu’on lui demande ce qu’elle pense de cette présence. "Je trouve ça un petit peu exagéré, je comprends un petit peu moins le mouvement aujourd’hui."
Le maire les appelle à "réintégrer cette société"
Le maire de Crolles (union de la gauche), Philippe Lorimier, tolère l’installation de ces gilets jaunes sur une parcelle de terrain appartenant à la municipalité. Mais il espère que cette occupation ne durera pas dans le temps.
"Il faudra qu’à un moment, ils acceptent de comprendre qu’ils doivent aussi rentrer dans un cadre et respecter la loi, précise Philippe Lorimier. L’idée c’est de les amener à réintégrer cette société, puisqu’on ne peut faire société que quand est ensemble, pas quand on commence à s’isoler sur un rond-point en portant des gilets jaunes."
Philippe Lorimier avait refusé en janvier d’accueillir un cahier de doléances dans sa mairie, rejetant cette responsabilité sur les parlementaires et le gouvernement, ce qui avait agacé plus d’un gilet jaune du rond-point du Raffour.
Les gilets jaunes de Crolles devraient souffler la bougie de leur premier anniversaire sur le rond-point du Raffour, avant de s'élancer pour manifester.