Le tir du renard, qui avait été autorisé par un arrêté de la préfecture de l'Isère pendant le confinement, a été suspendu mardi par le tribunal administratif de Grenoble. La chasse au gros gibier demeure autorisée.
Oui au sanglier et aux cervidés, non au renard. Le tribunal administratif de Grenoble a interdit la chasse de ce canidé en Isère pendant le confinement, pratique qui avait été autorisée par arrêté préfectoral du 5 novembre. Il permettait aux chasseurs de tirer des renards à l'occasion de battues de sangliers et de cervidés.
L'association France nature environnement (FNE) avait déposé un recours devant la justice administrative, espérant faire abroger l'arrêté. Il a été partiellement suspendu par la justice.
Dans son jugement en date du mardi 24 novembre, le tribunal souligne que l'arrêté est justifié "dans le but de réguler les espèces créant des dégâts aux cultures". La préfecture de l'Isère expliquait vouloir "garantir la pérennité des activités agricoles, d’éviter une explosion des coûts liés aux dégâts causés aux cultures".
Mais contrairement au gros gibier, comme les sangliers et les cervidés, "le renard n'est pas à l'origine des risques sanitaires liés aux maladies circulant actuellement en Europe ou encore des dégâts causés à l'agriculture", estime le tribunal.
"A l'inverse, il est soutenu que le renard est une espèce essentielle pour lutter contre la propagation des maladies vectorielles telles que la maladie de Lyme et qu'il est également un auxiliaire de l'agriculture en tant que prédateur de rongeurs nuisibles", souligne encore le jugement.
Au regard de ces éléments, "il n'est pas justifié, du point de vue de l'intérêt général, que le renard doive faire l'objet, dans les circonstances actuelles, d'une régulation". Pour FNE, cette décision est "une bonne nouvelle pour la protection du renard".