"Que vaut la vie de Morgan Keane, tué par un chasseur, si rien ne change ?" : un million et demi d'euros d'indemnisation réclamés en justice

Une audience sur les intérêts civils se tenait, ce mercredi 12 juin 2024, devant le tribunal judiciaire de Cahors, dans le Lot, après la mort de Morgan Keane. Une demande d'indemnisation de plus d'un million d'euros a été réclamée contre le chasseur et l'organisateur de la battue, déjà condamnés pénalement.

Morgan Keane est mort le 2 décembre 2020, victime d'une balle tirée par un chasseur qui l'avait pris pour un sanglier. À l'issue du procès, le chasseur et le directeur de la battue ont été condamnés, en janvier 2023, respectivement à deux ans et 18 mois de prison avec sursis. Ce mercredi 12 juin 2024, l'affaire était de nouveau au cœur d'une audience au tribunal de Cahors (Lot). Une audience sur intérêts civils pour réclamer une indemnisation du préjudice subi.

"Que vaut la vie de Morgan Keane, si rien ne change ?"

Après l'audience et le jugement rendu au pénal, la question tenait toujours, selon Me Benoit Coussy.  "Que vaut la vie de Morgane Keane, si rien ne change ? Que vaut la vie de Morgan Keane si la communauté des chasseurs n’est pas financièrement impactée ?" Me Benoit Coussy, représente désormais le frère orphelin de Morgan, Rowan Keane. Et lors de cette audience sur intérêts civils, l'avocat a réclamé la condamnation solidaire du chasseur et directeur de battue à la somme de 1.442.588 euros au titre du préjudice subi.

Cette indemnisation réclamée englobe la couverture de plusieurs préjudices : préjudices subis par Morgan et préjudice moral subi par son frère Rowan.

"Les assurances n’ont pris aucune initiative pour proposer des solutions alors que le dommage est reconnu dans un jugement pénal devenu définitif. Ça en est presque indécent, déplore Me Benoit Coussy. Dans un monde civilisé, cette affaire n’aurait pas dû revenir en audience. Elle aurait dû se régler amiablement, dans un esprit d’apaisement, de réparation et d’humanité", regrettait-il à la veille de cette audience.

"Taper au porte-monnaie pour responsabiliser"

Au cœur des débats : les barèmes d'indemnisation des assurances. Me Benoit Coussy a demandé l'application symbolique des plafonds de garantie à double titre. D'abord parce que l'avocat estime que ces plafonds devraient être applicables en cas d'homicide "car rien d'autre n'a plus de valeur que la vie d'un être humain". La seconde vise à responsabiliser l'ensemble des chasseurs.

A lire : Mort de Morgan Keane : les deux chasseurs condamnés à de la prison avec sursis

Si les plafonds de garantie sont appliqués, cela va avoir des répercussions sur les polices d'assurance. Elles vont augmenter significativement, explique Me Coussy. Et les chasseurs y réfléchir à plusieurs fois avant de tirer. 

En touchant chaque chasseur au porte-monnaie, on responsabilise chaque chasseur lors des parties de chasse à venir.

Me Benoit Coussy, avocat de Rowan Keane

C'est une peine inhabituelle, réclamée par Me Coussy, qui espère avoir été entendu par le juge. Le montant d'indemnisation proposé par les parties adverses est très loin de celui réclamé par la partie civile. Et l'idée d'appliquer le plafond de garantie des assurances à hauteur d'un million d'euros, une nouvelle fois, rejetée. La décision sera rendue le 5 août 2024.

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