En Saône-et-Loire, les défenseurs des animaux saisissent la justice contre le déterrage estival des blaireaux

La préfecture de Saône-et-Loire a autorisé une période complémentaire pour le déterrage des blaireaux dès le 15 juin malgré une consultation publique qui s'y opposait majoritairement. "Inconcevable" pour cinq associations, qui ont déposé un recours en justice contre cette décision.

C'est loin d'être la première fois que le sujet fait débat dans la région. Depuis le 15 juin, les blaireaux peuvent être chassés en Saône-et-Loire. Une période avancée pour cette pratique qui se déroule normalement du 15 septembre au 15 janvier. Un élargissement de la saison de chasse qui révolte les associations de protection de la nature et de défense des animaux qui ont déposé, comme en 2020, un recours en justice contre cette décision.

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Elles avaient d'ailleurs obtenu gain de cause en repoussant d'un mois la période de déterrage des blaireaux, passant de mi-mai à mi-juin, ce qui avait permis selon leurs estimations de sauver 300 animaux.

84 % de citoyens contre cette mesure

En février dernier, la population de Saône-et-Loire était invitée comme tous les ans à se prononcer lors d'une consultation publique organisée par la préfecture de Saône-et-Loire.

Le but de cette consultation était d'envisager une période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux du 15 juin au 14 septembre afin de "limiter les dégâts causés par l'espèce". Malgré 1136 avis sur 1352 "contre" cette décision, le préfet a quand même autorisé une nouvelle saison de déterrage des blaireaux.

Une décision alarmante pour Mickaël Paul, bénévole à la LPO (ligue de protection des oiseaux) : "Je ne comprends pas comment on peut accepter ce genre de choses alors qu'on effectue une grande communication sur cette espèce en s'appuyant sur des éléments scientifiques clairs. Cela va à l'encontre du code de l'environnement."

Une espèce incomprise

Les blaireaux sont souvent perçus comme des animaux "destructeurs" qui dégradent les chemins, et porteurs de la tuberculose. À l'échelle du département de Saône-et-Loire, pour 3 mois de période complémentaire, 16 dégâts ont été déclarés.

Un chiffre qui illustre le côté innocent et inoffensif de cet animal, juge Mickaël Paul de la LPO : "C'est un animal très sociable qui se reproduit pour autant très peu avec seulement un tiers des femelles qui ont des portées chaque année."

Les jeunes blaireautins ont besoin de temps avant d'être indépendants. Les tuer, c'est juste un passe-temps d'été et une pratique archaïque alors qu'il existe d'autres méthodes non létales, comme la mise en place d'un pôle de médiation, pour seulement les faire partir.

Mickaël Paul

Ligue de protection des oiseaux

Contactées, la préfecture de Saône-et-Loire et la fédération des chasseurs de Saône-et-Loire n'ont pour le moment pas répondu à nos sollicitations.

En mai dernier, la même problématique s'était posée dans la Nièvre voisine : dès le 15 mai, la préfecture avait autorisé le déterrage anticipé des blaireaux. Trois associations écologistes ont annocé qu'elles contesteraient cet arrêté.

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