Isère : ils piquent-niquent au milieu d'une route pour dénoncer la "réintoxication du monde"

Quelques semaines après la levée du confinement, des habitants du Trièves dénoncent un retour à la normale un peu trop rapide. Ils ont organisé un pique-nique sur une route départementale ce mercredi, bloquant en partie la circulation.

Des nappes disposées au bord de la route, une pancarte au milieu et quelques dizaines de participants. Une action était organisée sur une route départementale du Trièves, en Isère, ce mercredi 17 juin pour dénoncer "la réintoxication du monde" après la levée du confinement. Les participants ont gêné la circulation pendant environ deux heures, de 12h à 14h, le temps de ce pique-nique.

A l'origine de cette mobilisation, le collectif des Lichens alerte sur un phénomène "frappant" : "On a vu cette route s'arrêter complètement pendant presque deux mois et maintenant, on doit se réhabituer au bruit du trafic". En moyenne, 14 000 véhicules circulent sur la RD1075 chaque jour. Une route qui irrigue tous les villages du Trièves, au Sud du département.

Cette action s'inscrit dans un mouvement national : l'appel du 17 juin. Ses organisateurs plaident pour que "la machine infernale (s'arrête) enfin" suite au déconfinement, espérant que la population adopte un mode de vie plus respectueux de l'environnement.

 

Travaux "trop coûteux"

Mais ce n'est pas la seule revendication du collectif isérois. Il lutte également contre un projet d'aménagement de cette même route départementale, entre le col du Fau et le col de la Croix-Haute. Lionel, l'un des participants à cette action, s'indigne que le Département souhaite "investir autant d'argent pour permettre à des automobilistes de doubler".

Selon le Département de l'Isère, cette route "présente une forte accidentologie avec deux accidents par mois en moyenne". Ce projet d'aménagement doit "sécuriser et fiabiliser la route" en réaménageant des carrefours, mais aussi en construisant une troisième voie de dépassement. Le coût total des travaux est estimé à 56,9 millions d’euros.

"Plutôt que de construire une troisième voie, ils auraient pu ralentir la portion dangereuse ou interdire les dépassements", suggère Lionel, fustigeant un projet "trop coûteux". Et ses préoccupations semblent partagées par bon nombre de riverains. Dans le bilan de la concertation publique, on peut lire les principales inquiétudes des participants : "Augmentation du trafic, des vitesses de circulation et des nuisances sonores (...) la sécurité des piétons et des cycles en bordure de voie ou lors de la traversée de l'axe"...

Les travaux doivent commencer en fin d'année 2020 et s'achever dix ans plus tard. Entretemps, les membres du collectif des Lichens continuent d'espérer qu'un changement de cap va être opéré.

 

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