Isère : opération "étiquetage" des agriculteurs en grandes surfaces pour défendre "le consommer français"

Comme dans d'autres départements, ce mardi 9 mars, des membres de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs ont mené une opération "étiquetage" dans des grandes surfaces de la Tour-du-Pin. Objectif : dénoncer les produits soi-disant "made in France" qui utilisent des ingrédients venus d'ailleurs.   

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C'est un ras-le-bol qui s'exprime aujourd'hui et en même temps une action qui sonne comme un avertissement de la part des agriculteurs. Ils estiment que trop de produits affichant actuellement en grandes surfaces le drapeau français n'utilisent en fait pas d'ingrédients issus de l'agriculture hexagonale. "Seule la transformation se fait en France, pourtant, le fabricant met en avant l'argument made in France", déplore la FDSEA de l'Isère.

Pour dénoncer ces méthodes, dans ce département comme d'autres aujourd'hui en France, ce mardi, une trentaine d'adhérents de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) ont opéré des "opérations d'étiquetage" dans des supermarchés de la Tour-du-Pin, en Isère. Le principe : apposer sur les produits qu'ils jugent "mensongers" un "citoyen score", sorte de label qui informe le consommateur sur l'origine des ingrédients utilisés pour sa fabrication.

Tout s'est déroulé dans le calme et dans un esprit d'échange avec le gérant de l'Intermarché, premier magasin ciblé cet après-midi. Sur place, agriculteurs et employés ont effectivement pu contater qu'il est très difficile de savoir si un produit est fait, transformé...en France.

"Nous avons généré une dette monumentale depuis un an, mis des personnes au chômage partiel et beaucoup d'entre nous vendent aujourd'hui à perte ce qui est inconcevable", explique le Président de la FDSEA Isère Jérôme Crozat pour justifier cette démarche.

La loi Egalim non respectée ?

Ce problème de "juste rémunération" était pourtant censé avoir été réglé par la loi Egalim, promulguée en 2018 après les États généraux de l'alimentation. Elle fixait trois objectifs : "favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous, renforcer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits et payer le juste prix aux producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail"

On en est bien loin, estiment deux ans plus tard dans un communiqué commun, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs qui appellent "l'État à prendre des mesures fermes et à pleinement respecter ses engagements". 

La FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, de son côté, va encore plus loin et prévient : "Avant un réel embrasement des campagnes, nous lançons cet ultime appel vers le président de la République, le gouvernement et les parlementaires pour que les décisions nécessaires et urgentes soient prises. Face à l'explosion des coûts de production et des matières premières, les prix de la viande sont par exemple beaucoup trop faibles actuellement", juge le président de la FRSEA David Chauve, interrogé par l'AFP.

 

La PAC dans le viseur

Cette journée de mobilisation vise également à peser sur la préparation en cours de la politique agricole commune (PAC), c'est-à-dire les aides européennes versées aux agriculteurs : "Ce que nous n'avons pas sur les prix, il faudra le gagner ailleurs", estime M. Chauve. Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé samedi le déblocage de 60 millions d'euros d'aides d'urgence aux éleveurs les plus en difficulté mais cette aide est jugée insuffisante par les syndicats. Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, entend réunir les représentants de chaque secteur "à partir de la fin mars" pour mieux tenir compte des coûts de production et introduire plus de transparence, agitant la menace d'une nouvelle loi faute d'accord.

 

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