Si l'apiculture séduit de plus en plus, elle ne s'improvise pas. En Isère, le syndicat Apicole Dauphinois, propose une formation longue pour apprendre à gérer une ruche, et participer à la sauvegarde des abeilles qui font partie des sentinelles de la bio-diversité, et qui sont menacées.
Voilà 45 ans que le Syndicat Apicole Dauphinois travaille sans relâche, à la transmission des savoir-faire. Des formations théoriques et pratiques, destinées à toux ceux qui ont envie de se lancer dans l'apiculture et veulent préserver la vie des abeilles.
La demande est telle qu'une nouvelle antenne vient d'être créée à l'Albenc, et les formations affichent complet : pas moins de 35 stagiaires inscrits à la toute dernière session de mars à septembre. Un stage de 6 mois à la fois théorique et pratique, qui suit le cycle complet d'une saison d'apiculture.
Sylvia, Luc, Pierric et les autres sont tous novices, et viennent d'horizons différents, à la retraite ou encore en activité, ils sont géomètres, négociant en bois, informaticien...et tous animés de la même envie : apprendre à s'occuper d'une ruche. Rien à voir avec les stages certifiés destinées aux professionnels qui ont besoin d'obtenir un diplôme, mais un apprentissage tout de même très dense au terme duquel ils sont en mesure de gérer une ruche, même si l'on considère qu'il faut près de trois saisons, c'est-à-dire trois ans pour maîtriser toutes les ficelles.
Ce samedi 21 avril, c'est chez Bruno Convert, nuciculteur et apiculteur, que la petite troupe s'apprête à plonger pour la toute première fois dans l'antre fascinant des abeilles, Carapaçonnés dans leur scaphandre blanc, chacun apprend à manipuler les cadres, à reconnaître la population vrombissante, distinguer les mâles reproducteurs, les faux bourdons, le couvin, les cellules royales ...
Ils ont même pu miraculeusement assister à la naissance, en direct de nouvelles reines; et appris à les isoler les unes des autres, pour qu'elles ne s'entre-tuent pas. " C'est absolument exceptionnel de voir ça" se réjouit Bruno qui va pouvoir par la même occasion installer la nouvelles dans des ruchettes, puis repeupler ses colonies.
La Reine, deux fois plus grosse que les ouvrières est LE personnage principal, la clé de voûte de toute l'organisation de la ruche."Pour créer une colonie, explique encore Bruno, il suffit d'une reine pour avoir des oeufs, des abeilles, un peu de nourriture et surtout beaucoup d'attention et de patience".
Tous l'ont bien compris, qui envisagent à l'issue de leur formation d'installer au moins une ruche chez eux, ou même dans un rucher familial. Ce n'est pas seulement la promesse de miel qui les anime, mai la volonté de préserver l'environnement, et de sauvegarder une espèce menacée par les pesticides et les aléas du climat.